Transvidéo SA (15 salariés, 3 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2008 et 4 millions attendus pour 2009) recevra demain à Beverly Hills, en Californie, un « Scientific and Technical Award ». Il s'agit de la plus haute distinction technologique de l'industrie américaine du cinéma en attendant la remise des traditionnels oscars, le 22 février. Spécialiste des systèmes électroniques de visualisation, cette entreprise de Verneuil-sur-Avre (Eure) conçoit et commercialise des écrans plats associés à des systèmes de transmission permettant d'afficher les images produites par les caméras.

Créée en 1985, cette PME détenue à hauteur de 70 % par Jacques Delacoux, son PDG, est récompensée à Hollywood pour ses écrans d'assistance (video-assist monitors) et l'ensemble de sa contribution aux moyens techniques du cinéma. Elle a également mis au point des systèmes de transmission sans fil qui offrent une totale liberté de déplacement aux opérateurs caméra et directeurs de la photographie.

moniteurs pour airbus

« Nous avons permis un grand changement dans les méthodes de travail sur les tournages des longs-métrages, explique Jacques Delacoux. C'est ce que l'Académie du film récompense aujourd'hui. » Auparavant, seul l'opérateur avait l'?il sur l'image ; désormais, explique-t-il « nos moniteurs permettent de partager l'information en temps réel sur le tournage ». Transvidéo est présente sur la majorité des tournages de longs-métrages dans le monde, dont « Changeling » (Eastwood), « Oceans » (Perrin), « Che » (Soderbergh) ou encore « Pacific » (Spielberg) pour les derniers.

La PME normande s'est aussi fait remarquer pour ses moniteurs de terrain destinés à la prise de vue stéréoscopique (3D, films en relief) en haute définition. « C'est un secteur prometteur où nous sommes pionniers », estime le PDG. Transvidéo, qui exporte l'essentiel de sa production (États-Unis, Russie, Allemagne, Inde), vend ses écrans et produits associés aux majors de l'industrie du cinéma (Panavision, Universal Studios, Clairmont Cameras) et à des loueurs de matériels de cinéma par le biais de distributeurs spécialisés.

« Pour ne pas dépendre uniquement du film », elle a décidé en 2000 de s'ouvrir au marché de l'aviation qui représente 20 % de son activité. Elle conçoit des moniteurs pour les Airbus simple couloir A319/320/321, a réalisé des moniteurs pour les Boeing 747 d'Air France et fabrique des moniteurs pour le cockpit de l'A380, en partenariat avec Cobham. En attendant l'A350.

Claire Garnier, à Rouen