Optis veut modéliser la réalité

Le groupe va concevoir un logiciel de réalité virtuelle pour l'aéronautique.

Comment reproduire avec exactitude lors de la conception d'un produit ce que verra l'?il humain ? Spécialisée dans les logiciels de simulation de l'optique et de la lumière, avec des solutions adoptées par les plus grands mondiaux (Dassault Systems, Alcatel, CEA, Hitachi?), Optis veut parvenir d'ici à fin 2011 à approcher cette réalité virtuelle requise en vain par designers et industriels.

Le projet de R&D, labellisé par le pôle de compétitivité Pegase, associe EADS, Eurocopter, le laboratoire LSIS et l'Institut des sciences du mouvement Étienne-Jules-Marey. Une douzaine de personnes, dont la moitié d'Optis, se mobilisent sur ce dossier baptisé Virtu'Art, et qui représentent un investissement de 4,15 millions d'euros. « L'hélicoptère est l'objet le plus complexe à modéliser, explique le PDG de la société toulonnaise, Jacques Delacour. Chaque exemplaire est unique. Tout mouvement du pilote ou variation de lumière, mais aussi la couleur de la cabine ou du siège influent sur la lisibilité du poste de commande, la maniabilité, le confort, la sécurité? Notre solution pourra simuler ces données en temps réel jusqu'à l'effet de la poussière sur la vitre ! »

Pour Eurocopter, ces maquettes numériques contribueront à réduire les délais de fabrication. « Parfois, c'est seulement après essai que le client s'aperçoit que le cockpit ne correspond pas à son profil. L'appareil revient alors en usine pour ajustement. À l'avenir, tout sera conçu sur mesure en amont », indique Georges-Éric Moufle, qui suit le projet pour Eurocopter. Les partenaires estiment le retour sur investissement à 20 millions d'euros.

quinze recrutements

Mais derrière le challenge, un marché considérable se profile : l'automobile, l'architecture, l'industrie, le cinéma? ne resteront pas indifférents à la technologie. Afin d'anticiper cet essor, Optis a conforté son équipe de direction sur les plans financier, commercial et des services. Réalisant avec 60 salariés 92 % de son activité à l'export, elle a ouvert deux filiales, l'une à Detroit (États-Unis), l'autre au Japon. Ces implantations, « financées grâce à notre profitabilité significative de 2008 », ont généré quinze recrutements. Jacques Delacour souhaite accentuer la présence de sa société en Chine, Corée et Europe de l'Est. Malgré un positionnement sur des secteurs impactés par la crise, comme l'électronique ou l'automobile, le contexte international l'inquiète peu. « Nos logiciels sont d'autant plus attractifs qu'ils permettent de réaliser des économies. Une aubaine ! »

Jean-Christophe Barla,

à Toulon

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