Moret Industries rêve de conquêtes

Le groupe familial, spécialiste des pompes et des process industriels, fête aujourd'hui ses 140 ans. Il vient juste d'entrouvrir son capital.

Le groupe familial français Moret Industries, spécialisé dans les pompes et process industriels (245 millions d'euros de chiffre d'affaires, dont 60 % à l'export, 1.200 salariés), célèbre ce vendredi son 140e anniversaire à Saint-Quentin (Aisne, 185 salariés), son siège social. Et il ne manque ni de vitalité, ni de projets. Depuis 2007, le groupe a investi 20 millions dans sa branche « pompes industrielles » : 10 millions d'euros pour doubler les capacités de l'usine de Saint-Quentin et 10 millions dans une nouvelle unité sur son site de Thimister, en Belgique. Celle-ci, dotée de « moyens d'essais très performants », sera inaugurée le 24 avril. À côté de ces investissements « physiques » dans les pompes, le groupe a investi dans l'immatériel, en particulier dans la branche Maguin (siège à Charmes, Aisne), qui a recruté 80 collaborateurs en deux ans. Cette division fournit des équipements et installations clés en main aux marchés de l'agro-industrie : sucre, alcool, séchage et traitement des déchets.

Au fil des années, Moret Industries a misé sur le « sur-mesure » et le « clés en main » pour se développer, tant dans les pompes (Ensival Moret, 940 salariés) que dans les process (Maguin, 260 salariés). Ensival Moret est connue dans le monde entier pour son savoir-faire en matière de pompages difficiles, notamment pour les acides. « Nous fabriquons des pompes très techniques », souligne Jérôme Duprez, le président de Moret Industries. Des

pompes capables, par exemple, de « vider l'équivalent d'une piscine olympique de 50 mètres en moins 3 minutes ». Tout en continuant à « affirmer son socle franco-belge », Moret Industries, qui a doublé son chiffre d'affaires en quatre ans ? essentiellement par croissance organique ? ne cache pas ses ambitions de conquêtes.

Pour financer ses projets d'acquisition, le groupe détenu par la famille Duprez-Moret a décidé d'ouvrir son capital à Unigrains, société financière spécialiste de l'agro-industrie, et à son fonds Céréa Mezzanine : 5 % aujourd'hui, 14 % à terme. Des investisseurs qui ne doivent pas être trop pressés. Jérôme Duprez confiait hier à « La Tribune » qu'« au cours des quinze dernières années » son groupe avait connu « onze années sans aucune distribution de dividende » car il avait surtout en tête « le développement à long terme »?

Aventure chinoise

Déjà présent en Chine et en Pologne au travers de filiales qu'il détient à 100 %, présent au Brésil, à Singapour et à Abu Dhabi, le groupe va étudier des partenariats industriels aux États-Unis et en Inde. L'aventure chinoise de la branche Ensival Moret est un cas d'école. En 1996, la PME crée une fi-

liale en Chine pour y réaliser des pièces semi-finies qui seront ensuite assemblées en Europe. Mais, poussée par la demande locale, cette filiale installée à Shanghai se met à produire pour le marché chinois des pompes prêtes à l'emploi, essentiellement pour la chimie, et ouvre un bureau commercial. « Le ratio s'est complètement inversé ! résume Jérôme Duprez. Aujourd'hui, notre filiale chinoise sert l'Europe à hauteur de 20 %, tandis que 80 % sont destinés au marché asiatique. » Orientée vers les pompes d'entrée de gamme, cette filiale est maintenant assaillie de commandes pour des pompes plus techniques fabriquées à? Saint-Quentin et en Belgique ! n

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