Maïsadour veut récupérer Fermier Landais

Le groupe coopératif entend exercer son droit de préemption sur la société avicole et étendre ainsi ses activités dans l'agroalimentaire.

aquitaine/agroalimentaire

Le landais Maïsadour entend prendre part aux grandes man?uvres qui se déroulent dans le secteur avicole depuis que les dirigeants du groupe familial Arrivé ont décidé de céder leur entreprise. La coopérative agricole de Mont-de-Marsan prévoit en effet d'utiliser son droit de préemption sur leur filiale commune, Fermier Landais, ? aujourd'hui détenue à 40 % par elle et à 60 % par Arrivé ?, négocié en 1993 lorsqu'ils s'étaient portés tous deux au secours de l'entreprise alors en difficulté. « Nous avions prévu cette clause pour parer à l'éventualité d'un changement d'actionnaire ou de management dans la mesure où, dans ce secteur en constante restructuration, l'équilibre des marchés est vite menacé », explique Thierry Blandinières, directeur général de Maïsadour.

Une crainte fondée au regard des circonstances actuelles, puisque le groupe sarthois LDC, déjà leader national, vient de conclure il y a quelques jours seulement un accord avec Arrivé portant sur 100 % de son capital.

Les intentions de Maïsadour, dont le chiffre d'affaires est proche du milliard d'euros, ne sont toutefois pas de bousculer le marché en créant une nouvelle concurrence frontale. « Face à la pression des grands distributeurs, la tendance est à la concentration, pas à l'éclatement, qui conduirait à creuser le déséquilibre qui caractérise les rapports de force entre producteurs de volaille et distributeurs », explique Thierry Blandinières. Ainsi, s'il entend faire cavalier seul sur les segments des circuits traditionnels et de l'export, il ?uvre aussi depuis plusieurs mois pour trouver un accord de partenariat avec un acteur de premier plan de manière à affronter dans les meilleures conditions possibles le secteur de la GMS, qui représente, sous la marque Saint-Sever, la moitié des débouchés des 12 millions de poulets que Fermier Landais produit chaque année.

Recherche de partenaires

Car, dans le giron de Maïsadour, Fermier Landais ne disposerait plus des soutiens commercial et marketing que lui fournissait jusqu'alors Arrivé. Il se pourrait d'ailleurs que son futur partenaire puisse être LDC lui-même. « Nous n'excluons personne. Ni le repreneur d'Arrivé ni aucun autre groupe. Le choix se fera autour du projet que nous jugerons le mieux à même de nous permettre de développer Fermier Landais tant en volume qu'en valeur », précise Thierry Blandinières.

Jusque-là, Maïsadour, surtout présent dans le canard gras avec Delpeyrat et le jambon de Bayonne avec Montagne Noire, n'avait pas d'activité directement liée au marché avicole. Pour autant, cette opération n'est pas dépourvue de sens pour elle. D'abord, elle trouve sa place dans le plan stratégique que son conseil d'administration avait validé il y a quatre ans et qui visait à constituer un pôle agroalimentaire suffisamment fort dans le Sud-Ouest pour garantir des débouchés à ses différentes filières. « Nous souhaitons constituer un groupe équilibré », précise Thierry Blandinières. Ensuite, le groupe entend profiter des économies d'échelle qu'il pourrait tirer de l'intégration de Fermier Landais, notamment au niveau logistique. n

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