Fruitofood fait sa révolution cosmétique

La PME, spécialisée dans les fruits déshydratés, se réoriente vers le marché de la parfumerie et des crèmes.

centre/agroalimentaire

En 2002, Gérard Canal reprend une unité de déshydratation de lait à Fontaine-Simon en Eure-et-Loir pour se lancer sur un marché nouveau, celui des fruits déshydratés, broyés en poudre ou en granulés pour l'industrie alimentaire. Mais par rapport aux fruits secs, la PME apporte une innovation avec la déshydratation sous vide et à température douce qui ne déstructure pas les fruits « ce qui permet de préserver leurs qualités nutritionnelles et organoleptiques ». Fruitofood, qui compte 19 salariés pour 2,2 millions d'euros de chiffre d'affaires, travaille quelques dizaines de fruits essentiellement pour l'agroalimentaire avec des poudres pour gâteaux (les macarons de Pierre Hermé), des thés (Twinings), des sucreries ou des chocolats. Fruitofood s'est également ouvert au marché des « nutraceutiques » (compléments alimentaires, gélules), mais aussi des préparations laitières ou diététiques. Ses poudres et granulés sont ainsi en grande partie exportés (65 % de l'activité) essentiellement en Europe.

Mais Fruitofood, qui a mis sur pied une petite équipe de recherche et développement de 3 personnes, veut aussi explorer de nouvelles pistes. L'entreprise va ainsi aborder dans quelques semaines le marché des cosmétiques. L'eau de fruits produite lors de la déshydratation peut être récupérée afin d'être incorporée dans les crèmes ou les parfums. Le lancement de « cosmos », nouveau référentiel bio du cosmétique qui va entrer en vigueur en fin d'année, représente une véritable opportunité pour Fruitofood. Pour respecter cette réglementation, les grandes enseignes cosmétiques qui doivent assurer la traçabilité de leurs matières premières pourront s'appuyer sur de « l'eau de fruit » totalement pure et bio. Afin d'effectuer ce virage stratégique, la PME s'est rapprochée de la « Cosmetic Valley », le pôle de compétitivité qui met en réseau plusieurs dizaines de PME régionales. Pour Gérard Canal, cette évolution doit apporter une double valeur ajoutée : « Nous différencier de nos concurrents et être précurseurs sur de nouveaux marchés. »

fleurs déshydratées

Le secteur de l'agroalimentaire ne va pourtant pas être abandonné. La PME nourrit d'ailleurs plusieurs autres projets. Après les fruits, Fruitofood n'exclut pas de déshydrater des fleurs, des légumes ou même des viandes. Mais ces nouvelles gammes ne viendront qu'après une entrée réussie dans le monde des cosmétiques.

Jean-Jacques Talpin, à Orléans

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.