Tisca s'est imposé dans le luxe

La Manufacture de Moroges est un des derniers fabricants de tapis d'exception pour avions privés, yachts et palaces.

bourgogne/textile

Elle a livré à la fin de l'été les tapis qui équiperont le Boeing 747 du roi du Maroc : la Manufacture de tapis de Moroges (Saône-et-Loire) est une référence mondiale en matière de tapis de luxe ou d'exception, ­comme la Manufacture ­d'Aubusson. Conçus dans les ateliers où s'activent quatorze personnes, ses produits partent dans le monde entier, sous la marque Tisca. « Le tissage à la main représente 50 % de notre activité », précise Pierre-Louis Juillet, le dirigeant, qui travaille aussi bien la laine, le mohair ou le bambou. Le reste de la production est « tufté main », sur un canevas, pour les créations géométriques, telles ces toiles de Tinguely, Vasarely ou Keith Haring, dont les reproductions alimentent les galeries parisiennes.

La manufacture réalise néanmoins l'essentiel de son chiffre d'affaires (1,1 million d'euros), avec les entreprises, via par exemple l'aviation d'affaires. « Nous travaillons directement avec les constructeurs », précise Pierre-Louis Juillet qui cite, entre autres, Boeing Business Jet (BBJ) et Eurocopter. Idem pour la grande plaisance, cette fois en liaison avec les chantiers navals, habillant ainsi des yachts jusqu'à 120 mètres.

Au-delà de ces marchés de niche, la Manufacture, qui a célébré ses 50 ans, s'est positionnée sur le corporate, qui représente désormais 60 % de son activité. Depuis l'ouverture, en 1992, du parc Disneyland Resort Paris, à Marne-la-Vallée, Mickey est ainsi resté fidèle à Tisca, pour ses hôtels quatre et cinq étoiles. Pierre-Louis Juillet exhibe un carton. Une carte de Manhattan. « C'est tout ce qu'il reste du tapis où nous l'avions reproduite », dit-il. Une pièce de 300 m2 qui équipait le restaurant panoramique, au sommet de l'une des tours du World Trade Center?

En lien avec les architectes, les designers ou les décorateurs, tel Peter Marino, l'entreprise décline au sol l'image de marque des groupes. « Ce qu'ils veulent pour leurs clients, ce sont des produits textiles sur mesure, d'une qualité irréprochable », avance Pierre-Louis Juillet.

artisanal et innovant

Cela se traduit par des heures de recherche et de discussions autour du gris Dior, pour lequel l'entreprise est tenue à un rendu précis. Si le travail reste artisanal et traditionnel, la manufacture est tenue d'innover. C'est elle qui a conçu, à la demande de Philippe Starck, une moquette intégrant de la fibre optique. Elle est aujourd'hui installée dans le musée Baccarat, hôtel de Noailles, à Paris.

Alexandra Caccivio, à Dijon

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.