Airia veut atteindre

La PME lyonnaise multiplie les acquisitions pour devenir un sous-traitant global et séduire les grands donneurs d'ordre de la construction aéronautique.

Rhône-Alpes/aéronautique

En 2004, lorsque Jean-François Dubant rachète Cema à Vaulx-en-Velin (Rhône), la petite société de maintenance pour les appareils de levage réalise un chiffre d'affaires de 500.000 euros avec cinq employés. Aujourd'hui, il préside un groupe ? Airia ? qui a réalisé en 2008 un chiffre d'affaires de 55 millions d'euros (pour un résultat d'exploitation de 5 millions d'euros) avec un effectif de 370 personnes (450 aujourd'hui en 2009). La recette pour centupler son activité ? Acquérir des sociétés, si possible en bonne santé et spécialisées sur leur marché, afin de créer un pôle de compétences et des synergies. « Grâce à l'addition de nos savoir-faire, nous offrons un ensemble de sous-traitance global », souligne Jean-François Dubant. Au total, Airia a repris 9 PME, de toute taille. Sorop (Vitrolles), la petite dernière intégrée dans le groupe cet été, représente un chiffre d'affaires de 2 millions d'euros réalisés dans la mécanique de précision en aéronautique, notamment avec Eurocopter, son principal client. Elle suit l'acquisition, au premier trimestre 2009, de Fibres de Berres (5 millions de chiffre d'affaires, 90 salariés), spécialisée dans la fabrication de composites pour l'aéronautique et, elle aussi, fournisseur de rang 1 d'Eurocopter. Airia devrait regrouper ces deux activités sur le site de Fibres de Berres à Marignane d'ici la fin de l'année.

un marché pour l'A350

Surtout, le groupe en devenir a absorbé en 2008 les sociétés Mazères Aviation et MSO, pesant 30 millions d'euros de chiffre d'affaires et présentes sur quatre sites de production en Ariège et dans la région toulousaine. L'ensemble regroupe toutes les activités de « work package » de sous-traitant global du secteur aéronautique cher au président d'Airia : tôlerie-chaudronnerie aéronautique, transformation des composites, mécano-soudure, assemblage d'aérostructures et mécanique de précision. Outre l'aéronautique, Airia intervient également dans les secteurs ferroviaire et pétrolier, notamment avec sa société Mathevon/AMK International (Saint-Étienne) et sa filiale S2M en Tunisie.

Pour financer ses acquisitions, le groupe a d'abord procédé fin 2007 à un LBO où Garibaldi, BNP Paribas et BFC Croissance ont apporté 2 millions d'euros, complétés par un recours à l'endettement de 7 millions d'euros. Les partenaires financiers ont pris 16,4 % du capital aux côtés de Jean-François Dubant (75 %) et de Michael Raffin, patron de AMK International (8,6 %). Ce dispositif a ensuite été renforcé avec l'arrivée à l'été 2008 de nouveaux actionnaires (Aquasourça, ESFIN, Rhône Dauphiné Développement) et de la Banque Populaire Loire et Lyonnais avec des Obsar pour 2 millions d'euros. De quoi se donner les moyens de ses ambitions en atteignant la taille critique ? une obsession du patron d'Airia ? pour « répondre aux exigences des grands donneurs d'ordre ».

Et ça marche : le groupe vient de remporter l'appel d'offres mondial du mat secondaire de l'A350, un nouveau marché qui représente un chiffre d'affaires de 200 millions d'euros sur dix ans. Désormais, Airia vise un chiffre d'affaires de 150 millions d'euros d'ici cinq ans. n

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.