Lorsque Philippe Parrel l'a repris en 1995, Orocbat ne pesait pas bien lourd en dépit de ses trente années d'existence. Depuis moins de quinze ans, l'entreprise a multiplié par cinq le nombre de ses salariés (25 aujourd'hui) pour un chiffre d'affaires de 3 millions d'euros, en 2009. « Notre progression de ces dernières années s'explique par une stratégie de diversification qui nous a permis de connaître une croissance régulière à deux chiffres jusqu'à il y a deux ans », se félicite Philippe Parrel, le président de cette société de transformation agroalimentaire installée à deux pas de Mauléon (Pyrénées-Atlantiques).

Une diversification commerciale d'abord. Historiquement, l'entreprise distribuait ses produits exclusivement sous sa marque, par le biais de la grande distribution et principalement même à travers le réseau de magasins du groupe Casino. Elle a désormais trouvé de nouveaux débouchés auprès des grossistes, de donneurs d'ordres pour lesquels elle travaille en sous-traitance, et à l'export où elle réalise pour l'instant un timide 5 % de son activité mais où elle progresse de façon constante et encourageante.

innover « régulièrement »

Cependant, l'entreprise, à l'origine monoproduit, a surtout ensuite diversifié son offre. Son catalogue s'est enrichi de 70 produits déclinés en 200 références : si son pâté basque représente encore 50 % de sa production, elle a développé d'autres conserves et notamment des plats cuisinés, des produits sous vide pour les rayons « coupe » et libre-service des grandes surfaces et, enfin, du jambon cuit fermier Label Rouge. « Compte tenu de notre taille, nous ne pouvons pas lutter sur les prix. Seules l'originalité et la qualité de nos produits peuvent nous permettre de nous différencier de nos concurrents », affirme Philippe Parrel. Une analyse qui amène aujourd'hui l'entreprise à vouloir structurer sa méthode d'innovation pour tenter de passer dans ce domaine, d'une approche opportuniste à une démarche réellement stratégique. Avec pour ambition d'innover « régulièrement et en permanence ». Ceci afin de pouvoir sortir cinq à dix nouveaux produits par an.

Frank Audonnet, à Bayonne