Delzen tente de sortir de l'ornière

Fragilisé par la crise de l'automobile, l'équipementier va ouvrir une filiale en Slovaquie. L'entreprise accroît l'expertise de son site nordiste et met un pied dans le recyclage.

Entre 2008 et 2009, touché de plein fouet par la crise de l'automobile, Delzen, équipementier spécialiste des pièces métalliques, a vu son chiffre d'affaires chuter de 14 à 9 millions d'euros et ses effectifs tomber de 100 à 80 personnes. Mais, depuis février dernier, les affaires reprennent. Entre- temps, Bertrand Delzenne, gérant et propriétaire du groupe Metal Gestion dont dépend Delzen, a fait feu de tout bois pour sortir de l'ornière.

Fin 2009, il décidait ainsi de créer un site en Slovaquie proche de ses clients. « Sinon, je risquais de perdre des marchés », confie-t-il. Cette unité slovaque ouvrira ses portes fin 2010 et emploiera une quinzaine de salariés. Y seront fabriqués les mêmes types de pièces qu'à Douvrin où se trouve l'usine française. Mais sa production devrait être uniquement réservée aux besoins locaux. A terme, elle représentera entre 25 et 35 % du chiffre d'affaires de Metal Gestion qui comptera alors deux filiales, Delzen en France et Delzen SK en Slovaquie.

Dans le secteur automobile qui représente 80 % de son activité, la PME nordiste adresse les équipementiers de rang 1. Elle découpe, emboutit et soude des pièces métalliques qui entrent ensuite dans la composition de planches de bord, de supports d'airbag, d'éléments de filtration, de soubassements ou de composants moteurs. « Nous fabriquons des pièces complexes. Notre savoir-faire est reconnu. Notre système de traçabilité est exemplaire. Nous avons plus de dix ans d'archivage de pièces. Et nous améliorons sans cesse nos outils de production », souligne Bertrand Delzenne.

Des investissements en R&D

Sur les huit dernières années, la PME industrielle a investi une dizaine de millions d'euros dans la construction d'une usine à Douvrin (en 2002) et dans de nouveaux équipements de production. Le dernier date de mars 2010. Destiné à des traitements de surface, il va réduire de 15 % le coût de revient de certaines pièces. Réalisé sur mesure, il est le fruit d'un projet de R&D sur lequel Delzen a investi 600.000 euros.

Pour réussir à concurrencer les pays à faible coût de main- d'oeuvre, l'industriel accroît régulièrement son expertise. Il ne cesse d'innover dans son process de fabrication et veut même faire du Lean Manufacturing, « comme les grands ». Un consultant spécialiste de cette méthode d'amélioration continue de la performance étudie la mise en place de solutions permettant de supprimer les sources de gaspillages. Une vingtaine de salariés de la production suivent une formation de 200 heures les préparant à des certificats de qualification dans le domaine du soudage et du pilotage de presse automatisée. Et en vue de faire tourner à plein régime ses robots de soudure, Delzen vient de lancer la fabrication de centres de tri de déchets mobiles à destination des grandes surfaces alimentaires. « Nous menons cette diversification avec la société Valover dont nous sommes le sous-traitant. Elle entre dans les 20 % de notre activité non consacrée à l'automobile. Plutôt que de viser tous les marchés, nous préférons consacrer ces 20  % à des niches ciblées comme le traitement de déchets. Le petit verre de porto est préférable au grand verre d'eau sale ! », lance avec humour Bertrand Delzenne. n

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