Athic réalise sa première acquisition

Spécialisée dans la dématérialisation des moyens de paiement, la société prend une participation au maroc. Sa stratégie : élargir ses marchés de base et faire du conseil.

Discrète PME spécialisée dans la dématérialisation des moyens de paiement (18 millions d'euros de facturations en 2008, 190 salariés dont 85 à Pavilly, 90 à Puteaux et 15 à Bordeaux), Athic adopte ce mardi un virage stratégique. Elle réalise en effet sa première acquisition en prenant une participation majoritaire dans la société marocaine Sagma (environ 7 millions d'euros de chiffre d'affaires ; 450 salariés) basée à Casablanca qui réalise, pour le compte de banques, des prestations de « back office » (dossiers crédits, titres, etc.) à plus ou moins forte valeur ajoutée. Athic qui a déjà eu, par le passé, l'occasion de travailler avec « Procheck », filiale de Sagma, spécialisée dans le traitement de chèques, passe donc à la vitesse supérieure en matière d'externalisation dans des pays à bas coûts. « Nous voulons apporter à nos clients des opportunités de process à des coûts plus compétitifs », indique Pascal Cochard, président d'Athic.

évolution culturelle

Si le secteur bancaire constitue aujourd'hui 90 % de son chiffre d'affaires, Athic entend bien ne plus rester « cantonnée à la banque ». Elle est d'ailleurs en train de s'ouvrir à de nouveaux marchés tels que l'assurance, l'administration, l'industrie ou la grande distribution. À côté de la Société Générale ou de LCL, la PME compte parmi ses références la Matmut, le ministère des Finances ou encore Best Water Technology/Permo. En outre, au-delà des moyens de paiement, son offre de dématérialisation comprend les bulletins de salaire, les dossiers RH, les dossiers clients, etc. Autrement dit, tous les documents.

Parallèlement, la société se prépare, selon la formule de Pascal Cochard, à une « évolution culturelle importante ». « Jusqu'à présent, résume Eric Jamet, directeur marketing, nous fournissions des solutions techniques. Nous allons maintenant apporter à nos clients des solutions globales, c'est-à-dire vendre aussi du service. » Jusqu'ici, le métier d'Athic consiste à concevoir des progiciels dédiés à la dématérialisation des moyens de paiement et à « assembler » les composantes (logiciels, matériels, services) permettant d'apporter une réponse au plus près du métier du client. Athic entend désormais accompagner le client en amont (études exploratoires, diagnostics) et en aval.

En forte croissance depuis cinq ans (+ 50 % par an), la PME se prépare enfin à « saisir des opportunités » liées au futur contexte réglementaire européen. Les mesures liées au « Single european payment area » (Sepa) vont instaurer l'harmonisation du traitement des moyens de paiement (pour la carte, le prélèvement et le virement) dans la zone euro à l'horizon 2010. « Ce nouveau contexte est créateur de besoins nouveaux dans les banques et donc de nouvelles opportunités pour Athic », prévoit Eric Jamet. En clair : les établissements devront revoir les processus internes sur la gestion des paiements, les solutions de dématérialisation de documents et les nouveaux services potentiels rendus via Internet par les banques à leurs clients.

ambitions en belgique

Une « européanisation » du marché que la PME n'entend pas ignorer, d'autant qu'elle a déjà des ambitions en Belgique et aux Pays-Bas. Athic dit aussi « observer » le monde asiatique, mais avec prudence. En attendant, l'acquisition de Sagma va lui permettre de mieux suivre ses clients du Maroc, de Côte d'Ivoire, du Togo et du Bénin (moins de 5 % de son chiffre d'affaires) et faire grossir son portefeuille de clients en Afrique.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.