Des futurs managers avec un supplément d'âme

Bousculées par la crise, les business schools revoient leurs programmes en urgence. Objectif : renforcer les cours d'éthique.

La crise révèle « un triple échec [des écoles de management] : échec intellectuel, échec culturel, échec moral », écrivent Jean-Pierre Helfer, directeur d'Audencia, l'école de management de Nantes, et Jean-Pierre Boisivon, conseiller du président de la Fondation nationale pour l'enseignement de la gestion des entreprises. Pourquoi ? Leurs anciens élèves sont accusés d'avoir provoqué la crise ou d'en avoir profité.

Bousculées, ces écoles réagissent en donnant une orientation nouvelle à leur enseignement afin de former des personnalités éthiques, capables de recul, mais aussi des combattants et des leaders. Le renforcement des cours d'éthique apparaît comme une évidence. « Mais si nous nous concentrons uniquement sur l'éthique personnelle, nous ne résoudrons pas le problème », affirme Paul Danos, doyen de Tuck School of Business at Dartmouth (États-Unis), l'une des cinq meilleures écoles d'outre- Atlantique. « Nous devons proposer aux étudiants une approche plus sophistiquée, une approche plus critique [...], en faisant preuve de toute la curiosité et de tout le scepticisme nécessaires », ajoute- t-il. Les enseignements doivent exiger « une reconnaissance explicite des liens entre commerce et communauté », souligne Stefan Szymanski, directeur du MBA de Cass Business School, installée au coeur de la City de Londres. « Le commerce se déroule dans un contexte social et moral [qui] doit être mieux intégré dans les programmes », ajoute Roy Westbrook, doyen adjoint de la Saïd Business School d'Oxford.

Les élèves doivent également pouvoir prendre du recul. « Le multiculturalisme, l'éthique, la responsabilité sociale, l'environnement, l'histoire et la culture ne doivent plus être ignorés des programmes », insiste Alberto Grando, doyen de Bocconi à Milan, l'une des meilleures écoles de management au monde. Un simple exemple des décisions que prennent tous les patrons des écoles (*).

Forger des battants

Mais la conjoncture, qui dessine un monde plus compliqué, pousse aussi les écoles à forger des personnalités de combattants. « La crise engendre un univers économique durci [...]. Dans ce monde turbulent, il faudra oser des décisions difficiles. Dans cet esprit, nous mettons en place des formations expérientielles nouvelles, en collaboration avec l'armée, des centres de secours d'urgence, des hôpitaux », explique Pierre Tapie, le directeur général du groupe Essec. La crise incite, enfin, les écoles à former des leaders. « Le leadership et le sens de la responsabilité qui doit l'accompagner ne sont pas innés, mais cela ne s'apprend pas non plus sur le tas, remarque Bernard Ramanantsoa, directeur général du groupe HEC. Ces dernières années, on a vu se développer des organisations sans âme, sans

Commentaire 1
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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ce serait bien de pouvoir lire tout l'article, il en manque un bout.....

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