Le coût du risque s'est envolé

La crise a conduit les assureurs crédit à résilier des contrats ou à réduire la couverture. Ils s'efforcent de l'expliquer à leurs clients.

Beaucoup de chefs d'entreprise n'ont pas compris le comportement de leurs assureurs crédits. Ceux-ci ont même été pointés du doigt par le médiateur du crédit, René Ricol. Crise économique oblige, les assureurs crédit ont rapidement décidé de réduire leur couverture voire de résilier des contrats. « Dès début 2008, nous sentions que la conjoncture économique allait rentrer dans une situation difficile. Nous avons commencé à revoir nos contrats très en amont soit à partir de mars 2008 », explique Nicolas Garcia, directeur régional de Euler Hermes World Agency. Le coût du risque aurait commencé à augmenter autour d'avril-mai 2008. Puis la chute de la banque Lehman Brothers l'a fait exploser.

Pour les assureurs crédit, la période de croissance économique a entraîné une quasi-disparition de la notion du prix du risque et de son coût. « Il fallait couvrir beaucoup pour pas cher. Du fait de cette crise, le marché a redécouvert le prix du risque », insiste-t-il. Afin de faire passer le message, un effort de communication a été lancé. Chez Euler Hermes SFAC, des cellules d'appel client ont été mises en place à l'été 2008. « En tant qu'assureur crédit, nous avons intérêt à jouer la transparence et de l'expliquer à nos clients et aux clients de nos clients, souligne Nicolas Garcia. Je pense qu'ils ont compris que la situation économique est inédite. »

De nouveaux dispositifs (Cap, Cap +, Cap Export) ont été mis en place par l'État et les assureurs crédit. « Ces dispositifs permettent de compléter la couverture des risques en France et à l'export. Ce mécanisme de partage des risques donne de l'oxygène pour des cas difficiles que le secteur privé pourrait difficilement couvrir », prévient-il. Car les exemples de défaillances d'entreprises restent à un niveau élevé dans un certain nombre de pays (France, Allemagne, États-Unis, etc.). « Le pic de sinistralité se stabilise aujourd'hui. Les assureurs crédit commencent à rouvrir les vannes », observe de son côté Olivier Nezry, directeur général de la société de courtage Gras Savoye Crédit. Avec la peur de l'insolvabilité, des entreprises se poseraient la question de se couvrir avec une assurancecrédit.

Différentes raisons peuvent l'expliquer : la multiplication du risque de fréquence des impayés, les difficultés d'un client important, la vigilance accrue des banques sur les financements des entreprises... « L'assurance- crédit oblige une entreprise à s'interroger sur son poste clients. Elle est un formidable outil de priorisation des actions », conclut Nicolas Garcia.

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