Françoise Kleinbauer : " raisonner sur les rétributions globales "

Françoise Kleinbauer est directeur groupe de Adding Group.

Quelles sont les problématiques que vont devoir affronter les entreprises en matière de rémunération dans les prochaines années ?

Les entreprises devront raisonner en prenant toujours plus en compte les rémunérations globales. Elles devront aussi faire passer ce concept auprès des salariés en adaptant leur communication. En ces périodes de restrictions, les DRH ont tout intérêt à valoriser les avantages qu'ils accordent. Ils doivent plus que jamais se pencher avec attention sur les innovations fiscales et sociales, pouvant permettre de rémunérer au moindre coût. Cependant, les DRH sont aujourd'hui convaincus qu'il ne s'agit pas seulement d'optimisation mais aussi de réalités sociales. Les salariés n'ont-ils pas besoin d'un coup de pouce pour leurs retraites autant, sinon plus, que pour leurs salaires?? Il faut préparer la sortie de crise qui se profile. Et donc inventer, sous contrainte économique, le package salarial qui permettra de capter et de retenir les talents.

La situation est donc différente par rapport aux années passées...

Effectivement. Notamment, les discussions avec les partenaires sociaux se déroulent beaucoup moins sous le règne du dogme de l'augmentation uniforme du salaire. L'ambiance est devenue constructive. Les organisations syndicales, plus professionnelles en matière de négociation sociale, prennent désormais en compte la totalité du package salarial. Elles nous considèrent aussi comme de réels appuis techniques.

Les entreprises sont-elles prêtes à affronter ces défis ?

Dans une certaine mesure... Beaucoup raisonnent sur ce package salarial. Certaines ont d'ailleurs sérieusement toiletté leurs passifs sociaux. Mais pas toutes. La nouvelle donne sur la retraite peut alourdir le poids d'engagements sociaux, comme la préretraite. Et même si DRH et DAF [directeur administratif et financier, Ndlr] travaillent de plus en plus de concert, gérer la contradiction entre attentes sociales et exigences financières reste leur challenge commun des prochains mois.

La vogue du sport en entreprise

Salles spécialisées et bien équipées, vélos mis à disposition, etc., les entreprises commencent à « glisser » le sport dans la rémunération du salarié ; partout, elles insistent sur le bien-être au travail. En France, c'est pour privilégier le lien social. En Allemagne, pour maintenir en forme des seniors destinés à travailler jusqu'à 67 ans. Aux États-Unis, c'est pour éviter les maladies qui pèsent sur les prestations sociales payées par les entreprises. Et partout, c'est pour diffuser un message aux salariés : prenez-vous en main.

 

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