La Chine cesse de subventionner son industrie éolienne pour calmer Washington

Copyright Reuters

Les États-Unis se félicitent. Ils ont annoncé mardi que la Chine venait de mettre fin aux subventions financières allouées à ses producteurs d'éoliennes. Un syndicat américain, le United Steelworkers, avait officiellement déposé plainte à l'OMC en septembre dernier pour contester l'aide financière que recevait l'industrie chinoise.

En 2008 en pleine crise financière, Pékin avait annoncé une aide de 600 yuans (63,4 euros) pour chaque kilowattheure (Kwh) produit par une entreprise chinoise. Dans le souci de mettre en avant le contenu qualitatif de son industrie, la Chine avait aussi imposé que 30 % des turbines soient équipées de technologies chinoises. Ces deux mesures qui se sont ajoutées à d'autres plus discrètes - entre autres prêts préférentiels pour les entreprises d'État - avaient fait grincer des dents les industriels américains qui, non seulement se sont vu fermer le marché chinois, mais aussi ont vu débarquer les producteurs chinois chez eux avec des produits défiant toute concurrence. Officiellement, il est impossible de mesurer l'ampleur des subventions reçues par les producteurs chinois. Les États-Unis évoquent plusieurs millions de dollars. Bloomberg Energy Finance a quant à lui estimé qu'en 2009 les financements dans le secteur des énergies renouvelables avaient atteint 33 milliards de dollars.

Cependant, la victoire annoncée par le représentant du Commerce américain Ron Kirk est surtout politique. La Chine a officiellement mis fin à son programme de subventions en février et la loi sur l'innovation est en suspens depuis plus d'un an. Pékin n'en a plus besoin.

La Chine possède d'ores et déjà ses champions, dont plusieurs viennent de se faire coter en Bourse ces six derniers mois. L'objectif de la Chine est atteint. Le marché local est contrôlé par des acteurs locaux bien implantés et qui continuent à avoir accès à des prêts bancaires dont sont exclus les étrangers. Et c'est bien là le problème. Ces « subventions » indirectes ne laissent pas de traces officielles et continuent de pénaliser les fabricants étrangers.

On n'est donc pas certain de voir, comme l'espère Washington, le marché chinois s'ouvrir aux producteurs américains et d'assister à la création « d'emplois bien payés » aux États-Unis.

De leur coté les producteurs chinois n'ont pas l'air très inquiets. « C'est tout à fait compréhensible que la Chine mette fin à des subventions à une industrie capable de rivaliser avec ses concurrents internationaux » racontait au China Daily le vice président de l'association de l'énergie éolienne. Virginie Mangin, à Pékin

En pratique les aides n'avaient plus effet depuis quatre mois. Les industriels chinois qui en ont bénéficié sont désormais suffisamment solides pour s'en passer. Une victoire en demi-teinte pour les États-Unis.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.