Le second souffle des contrats d'assurance-vie

Baisse des rendements des fonds en euros et concurrence des livrets bancaires poussent les particuliers à réorienter leur épargne. Pourtant, ils ont à leur disposition des produits de plus en plus nombreux qui permettent d'améliorer les performances, comme l'immobilier à la gestion flexible ou les fonds à promesse.
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L'assurance-vie serait-elle sur le déclin ? Les Français semblent bouder leur produit préféré, qui a dominé le marché de l'épargne pendant des décennies. Pour preuve, l'assurance-vie a enregistré une décollecte depuis le début de l'année avant de se reprendre en juillet, selon la Fédération française des sociétés d'assurance (FFSA). Une situation qui s'explique notamment par la baisse des rendements délivrés par les fonds en euro, le principal support d'investissement utilisé par les épargnants.
Si jusqu'en 2007 les rendements moyens avoisinaient les 4,5%, ils devraient cette année se situer sous la barre des 3%. Face à des livrets bancaires offrant parfois jusqu'à 5% (certes sur des périodes limitées), le choix des particuliers est assez vite fait.

Des OPCI performants destinés aux entreprises

Pour éviter l'hémorragie, les compagnies d'assurance tentent de les inciter à placer au moins une partie de leur épargne sur des supports offrant de meilleures perspectives de rendement : les unités de compte (UC). « Nous essayons de convaincre les particuliers de ne pas investir l'intégralité de leur contrat d'assurance-vie sur des fonds en euros afin d'en dynamiser la performance et de diversifier leur risque. Une proportion de 20 à 25% placée en UC nous paraît optimale pour les investisseurs les plus prudents », explique Didier Bujon, directeur général d'Equance. Un discours jusqu'à présent peu porteur, car les UC ont longtemps reposé essentiellement sur des fonds actions dont les particuliers sont peu friands.
Les compagnies d'assurance ont donc adapté leur offre et proposent maintenant des alternatives innovantes. Il peut s'agir de fonds structurés de nouvelle génération, de fonds de dettes privées, de fonds flexibles ou encore immobiliers. Ce dernier constitue l'une des alternatives qui trouve le plus d'échos auprès des particuliers. Ils ont dans ce cadre le choix entre deux solutions d'investissement : les SCPI ou les OPCI. Ces derniers, plus récents, s'apparentent aux OPCVM. Ils sont investis à la fois sur de l'immobilier et des actifs liquides, ce qui facilite les rachats. « Nous avons créé un OPCI qui rencontre un réel succès dans le cadre de l'assurance-vie. Son rendement dépend de la revalorisation de la part qui est fonction de l'évolution des prix de l'immobilier auquel s'ajoutent des dividendes liés aux loyers perçus et aux plus-values immobilières. L'an dernier par exemple la revalorisation de la part a été de 9,3?% et les dividendes de 1,4% », précise Natacha Moi-nard, responsable marketing Épargne et Retraite chez Swiss Life. Mais attention, il n'existe pas beaucoup d'OPCI disponibles pour le grand public, ces produits étant surtout créés pour les entreprises ou personnes morales.
Du côté des SCPI, les loyers sont versés tous les trimestres. « Les SCPI offrent un rendement compris entre 4% et 5%. Elles constituent un support d'investissement intéressant car elles permettent une bonne diversification du risque en étant investies sur de l'immobilier de bureau ou des commerces. Qui plus est, actuellement, les compagnies d'assurance minorent les frais prélevés car elles se délestent des SCPI dans lesquelles elles avaient investi pour des raisons réglementaires et les proposent à leurs clients dans le cadre de l'assurance-vie, clients qui ne paient pas ainsi de droits de mutation », précise Jérôme Tellier, directeur de la gestion privée chez Orelis. En cas de forte aversion au risque, les particuliers peuvent également opter pour des fonds garantis. Ceux qui sont actuellement proposés reposent sur des formules plus claires et compréhensibles que ceux offerts il y a quelques années et qui ont donné lieu à de nombreux contentieux. Les fonds peuvent être soit totalement garantis, soit partiellement et dans ce cadre les rendements attendus sont meilleurs. « Nous avons intégré à nos contrats d'assurance-vie des produits structurés qui délivrent un coupon si l'Eurostoxx 50 ne baisse pas de plus de 30% et qui protège le capital à maturité si la baisse de l'indice n'est pas supérieure à 50%. Ce type de produit délivre une performance supérieure à 6% afin que l'épargnant perçoive une performance annuelle supérieure à 5% nette de frais », indique Didier Bujon.
Toujours dans une optique sécuritaire, l'innovation peut aussi porter sur les fonds en euros. « Nous avons créé un nouveau type de fonds en euros dynamiques. Ils apportent les mêmes garanties que les fonds en euros tout en offrant une meilleure performance. Selon l'évolution des marchés, le fonds peut investir entre 70% et 100% de son actif sur un fonds en euros et entre zéro et 30% sur une poche de diversification composée d'actions. L'allocation d'actifs est faite par la compagnie d'assurance qui garantit le fonds, la performance attendue est comprise entre 0% net de frais, si les marchés sont très difficiles, et 8% », explique Jérôme Tellier.

Des fonds obligataires diversifiant les risques

Si les particuliers sont prêts à prendre un peu plus de risques, les possibilités sont encore plus nombreuses. Elles peuvent porter par exemple sur les fonds investis dans la dette des entreprises qui ont actuellement le vent en poupe. « On peut réaliser une allocation d'actifs dans des fonds obligataires de bonne qualité en diversifiant son risque, c'est-à-dire en associant des fonds de performance absolue, de la dette d'entreprise et des obligations émises depuis les zones émergentes », poursuit Jérôme Tellier. Et du côté des actions, les particuliers peuvent également aller chercher du rendement. « Si les particuliers peuvent supporter un peu de volatilité, ils peuvent également investir sur des actions en ciblant celles qui versent des dividendes et bénéficier ainsi de ces rendements tout en conservant sur le long terme ce type d'investissement afin d'en minimiser le risque », avance Didier Bujon.
À noter enfin, les classiques fonds profilés ont également été adaptés aux nouveaux comportements des épargnants. « Afin d'inciter les particuliers à revenir vers les UC, nous avons construit un questionnaire qui permet de déterminer très précisément leur niveau de risque, nous distinguons onze profils différents et proposons des solutions d'investissement en multigestion adaptées à chacun », conclut Natacha Moinard.

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