Avenia prépare la transition énergétique

Outre l'exploitation pétrolière, le pôle aquitain s'intéresse notamment à la géothermie basse énergie et au stockage de CO2.

Recalé une première fois en 2007, Avenia - pour Avenir, Énergie, Environnement - a obtenu en mai dernier le label « pôle de compétitivité » dans le domaine des éco-technologies. Un sésame pour ce pôle constitué en 2006 à Pau (Pyrénées-Atlantiques), autour des acteurs de la filière géosciences, particulièrement nombreux dans le sud de l'Aquitaine. Avec un objectif : préparer la « transition énergétique » à travers l'exploitation du sous-sol. « Il s'agit là d'un signe de reconnaissance important au niveau du pays. Avenia passe du statut de pôle régional à celui de pôle national » relève Michel Magot, son vice-président, qui insiste sur l'existence partout en France de multiples projets de développement de technologies liées au sous-sol.

La labellisation s'accompagne de conséquences financières significatives qui l'aideront à mener à bien des projets structurants. Avenia entend ainsi mettre en place, sans doute avec le soutien du centre palois Jean Féger de Total, le plus grand centre de recherche mondial dans ce domaine, une plate-forme d'innovation technologique qui lui permettra dans quelques mois de proposer aux entreprises intéressées les moyens matériels et humains de réaliser leurs projets de recherche industrielle. Un service qui pourra en outre générer des profits indispensables à la pérennisation du pôle « Nous devrons rapidement modifier radicalement notre façon de travailler puisque nous avons vocation à nous autofinancer d'ici trois à quatre ans », explique Michel Magot.

Avenia inscrit ainsi son action autour de quatre axes prioritaires, aux technologies plus ou moins matures. À commencer par le « développement responsable des ressources fossiles », une façon pudique d'évoquer l'exploitation pétrolière. Deux autres axes sont en revanche plus innovants. Avenia veut favoriser le développement de la géothermie basse énergie, une technique déjà ancienne mais aujourd'hui peu exploitée. « Il s'agit d'aller chercher de l'eau chaude à plusieurs centaines de mètres de profondeur pour chauffer des complexes d'habitation ou d'activités » explique Michel Magot. Dans cette perspective, Avenia prévoit de développer un démonstrateur, une installation grandeur nature où les entreprises pourront tester leurs équipements, former leur personnel. « La marge de progrès dans ce domaine est énorme » précise Michel Magot. Le projet, qui selon toute vraisemblance verra le jour sur la région paloise pour un budget de 12 millions d'euros, devrait être finalisé d'ici deux ans, comprenant le temps de mener à terme une étude du sous-sol actuellement en cours. Dans le domaine du stockage géologique de CO2, Avenia a déjà labellisé une vingtaine de projets de recherche industriels collaboratifs grâce notamment au pilote industriel réalisé l'an dernier à l'initiative du groupe Total sur le bassin de Lacq.

Enfin, le quatrième axe reste à inventer complètement. Avenia veut porter des projets de stockage d'énergie. Pas du stockage de gaz naturel, une technique utilisée depuis déjà plusieurs décennies. Mais du stockage d'énergie produite par des installations éoliennes photovoltaïques, voire nucléaires. « On peut tout à fait imaginer de la stoker sous forme de chaleur, d'air comprimé ou d'hydrogène », précise Michel Magot. Avenia s'apprête donc à lancer un appel à projets national pour ensuite monter des consortiums de collaboration pertinents ainsi que les programmes de financement associés.

 

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