Vestas poussé par des vents mauvais

Le danois doit une nouvelle fois réviser à la baisse ses prévisions de résultats. Vestas s'attend à 6 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2010, contre 7 milliards attendus précédemment.

Le marché de l'éolien n'a plus le vent en poupe. Mercredi, le fabricant danois Vestas a de nouveau revu ses prévisions 2010 à la baisse, pour le second trimestre consécutif. Avec une perte nette de 119 millions d'euros (contre un profit de 43 millions d'euros pour la même période de 2009), Vestas attend désormais un chiffre d'affaire d'environ 6  milliards d'euros en 2010, contre 7 milliards initialement prévus. Sa marge opérationnelle devrait se situer entre 5 % et 6 %, contre 10 % à 11 % précédemment, soit 148 millions d'euros en moins.

La crise qui a plombé l'économie mondiale ces derniers mois se fait lourdement sentir dans le secteur de l'énergie renouvelable. Le leader mondial de la construction d'éoliennes Vestas n'y échappe pas. Les commandes attendues par le danois aux États-Unis, en Espagne et en Allemagne ne sont pas au rendez-vous ou ont été décalées, en raison notamment d'une crise du crédit ayant poussé les banques à restreindre les prêts accordés aux développeurs de parcs éoliens, qui achètent leurs turbines à Vestas ainsi qu'à ses concurrents comme l'allemand Siemens, Gamesa Corp. Tecnologica et General Electric.

Tension sur les prix

Or, de l'aveu même de sa direction, Vestas n'a pas su s'adapter à la conjoncture (elle a embauché 6 % d'employés en plus au premier semestre, à 22.392 personnes et devrait compter 23.500 collaborateurs fin 2010). En outre, le ralentissement général a entraîné une tension sur les prix et les conditions de paiement à l'avance alors que la surproduction tend à minorer les marges. Une combinaison dissuasive en termes d'investissement, d'autant que ce secteur n'a pas encore la confiance des investisseurs.

De fait, l'action de Vestas a plongé de plus de 20 % mercredi matin à l'annonce de ces résultats désastreux, enregistrant la plus forte baisse des marchés financiers de Copenhague depuis vingt-deux mois. Pour autant, le fabricant a recensé au moins huit commandes le mois dernier, dont la plus grosse que lui aient jamais passée les États-Unis. Et il totalise 3.031 mégawatts produits au deuxième trimestre, son plus haut niveau jamais atteint.

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