En France, l'État s'apprête à lancer 600 MW de projets éoliens en mer

Les appels d'offres seront prêts « d'ici une quinzaine de jours », a annoncé le ministre.

Le salut de l'éolien, c'est la mer. C'est en tout cas ce que laisse à penser le gouvernement qui développe ces derniers temps une « offre » éolienne intense. Dernière annonce en date, le ministre du Développement durable Jean-Louis Borloo a indiqué le lancement « dans une quinzaine de jours » des appels d'offres pour l'installation de quelque 600 éoliennes aux larges des côtes françaises. Le projet esquissé en mai dernier est pharaonique. Il implique des investissements à hauteur de 10 milliards d'euros et vise une puissance installée de 3.000 mégawatts (MW), soit l'équivalent de deux centrales nucléaires de forte puissance, pour un coût unitaire estimé de 3,5 millions d'euros par mégawatt.

Les projets que s'apprête à révéler le ministère concernent une dizaine de zones maritimes s'étalant tout au long des côtes métropolitaines hexagonales, de la mer du Nord à la Manche en passant par la Bretagne Nord, les rivages des Pays de la Loire jusqu'à ceux de la région Languedoc-Roussillon en Méditerranée.

Retard et concertation

Initialement, ces appels d'offres auraient dû être lancés début septembre. Mais le ministère explique que le retard est la conséquence du supplément de concertation rendu nécessaire afin de mieux définir certaines zones, notamment au large de la Bretagne.

En effet, et bien que l'implantation des parcs éoliens soit pensée de plus en plus éloignée des côtes, les oppositions aux parcs d'aérogénérateurs de la part de certains riverains comme des professionnels de la mer, les pêcheurs en particulier, se font de plus en plus vives. Le dernier exemple en date est celui du projet de parc éolien des Deux-côtes au large du Tréport. Malgré une implantation en mer distante d'une quinzaine de kilomètres du littoral, le projet, qui doit faire émerger entre 80 et 300 éoliennes, a suscité plusieurs manifestations d'opposition de la part d'une partie de la population concernée et surtout des marins-pêcheurs qui y voient avant tout une restriction de leurs zones de pêche.

Les industriels candidats aux appels d'offres devront déposer des projets précisant le prix du tarif de rachat du kilowattheure (kWh) par EDF. Ce prix, fixé par arrêté ministériel, est actuellement de 0,13 euro par kWh. Un montant jugé trop faible par la filière éolienne pour rentabiliser ses investissements. « Nous souhaitons discuter avec les pouvoirs publics afin de relever ce prix », déclare à « La Tribune » un industriel qui souhaite rester anonyme. Une fois selectionnées les entreprises auront jusqu'à fin 2012 pour peaufiner et confirmer les projets retenus. R. J.

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