Le solaire et l'éolien dominent dans les entrées en Bourse au troisième trimestre

Avec 3,6 milliards d'euros de levées de fonds et fusions-acquisitions, l'été marque le pas avec une baisse de 26 % après un deuxième trimestre exceptionnel, mais reste en forte hausse par rapport à la même période de 2009.

Selon le baromètre exclusif GreenUnivers/« La Tribune », 68 levées de fonds et fusions-acquisitions majeures ont eu lieu dans les « cleantech » dans le monde au troisième trimestre 2010, pour un montant global de 3,6 milliards d'euros.

Hors de l'Hexagone (41 opérations significatives comptabilisées pour un montant total de 4,9?milliards de dollars soit 3,5?milliards d'euros), les très grandes entrées en Bourse de groupes des « cleantech » ont redémarré, notamment dans l'éolien et le solaire. Le numéro?2 chinois de l'éolien Goldwind s'est introduit à Hong Kong pour 916?millions de dollars et un autre grand fabricant chinois de turbines, Ming Yang, à Wall Street, pour 350?millions.

La force de frappe chinoise

Aux États-Unis, le japonais Sharp s'empare d'un portefeuille de projets pour écouler ses panneaux. En Inde, le fonds américain Blackstone investit massivement dans des projets solaires. En Europe, les plus grandes centrales du continent, situées en Italie, sont rachetées par des groupes américains. La baisse des subventions aux installations solaires de ces derniers mois en Italie, France, Allemagne et Espagne n'a pas découragé les investisseurs.

Les transactions dans l'éolien et le solaire devraient s'accélérer dans les prochains mois, tirées par la Chine qui prévoit d'investir 750?milliards pour développer les énergies vertes et la Californie qui a autorisé la construction de centrales solaires géantes dans le désert, par des groupes américains comme BrightSource ou européens comme l'allemand Solar Millennium.

Autre tendance du trimestre, l'hyperactivité dans le « smartgrid » et les systèmes d'économie d'énergie, où de nombreuses start-up sont rachetées par de grands groupes ou réalisent de très grosses levées de fonds.

En France (27 transactions recensées pour un montant de 140,6?millions d'euros), on observe une baisse des fusions-acquisitions, en comparaison d'opérations particulièrement importantes au deuxième trimestre. Les énergies renouvelables se taillent la part du lion. La plus grosse opération du trimestre concerne l'augmentation de capital du producteur d'énergie éolienne Theolia pour 60,5?millions d'euros. L'entreprise, lourdement endettée, a été contrainte à une sévère restructuration financière en parallèle à la cession de plusieurs actifs et a proposé des actions nouvelles au prix bradé de 1?euro pièce.

À la deuxième place, la filiale de Direct Energie dédiée aux énergies renouvelables, Neoen, a levé 20?millions d'euros auprès d'une partie de ses actionnaires pour financer la construction de ses centrales et développer de nouveaux projets, notamment dans l'éolien offshore.

Le solaire est également bien représenté, malgré la nouvelle baisse du tarif d'achat au 1er?septembre, la diminution du crédit d'impôt pour les particuliers et les incertitudes sur l'évolution du cadre réglementaire. Plusieurs installateurs (dont JIT Solaire et Soleil en tête) ont levé des fonds. En amont, la filière industrielle tricolore encore marginale attire néanmoins des investisseurs, à l'exemple de SemcoEngineering, qui développe des lignes de production intégrées destinées à la production de cellules solaires. Rhodia a pris une participation dans la start-up britannique Eight19, spécialiste du solaire organique.

Dans les transports, la start-up SynergEthic, qui a conçu un véhicule urbain électrique, passe dans le giron du fonds Brightwell de l'homme d'affaires turc Alphan Manas et la société lyonnaise MCE-5 Development, conceptrice d'un moteur thermique économe en carburant, boucle un nouveau tour de table de plus de 10?millions d'euros.

Seize fermes éoliennes

Le quatrième trimestre s'annonce trépidant, avec la cotation de la branche verte du géant italien Enel, les appels d'offres pour de grands projets solaires comme au Maroc et le lancement des premières voitures électriques de série. Pas moins de seize fermes éoliennes offshore sont en construction en Belgique, Danemark, Allemagne et Royaume-Uni pour une puissance totale cumulée de près de 4 GW, ce qui a entraîné de gros contrats pour le raccordement de parcs offshore engrangés durant le trimestre par ABB et Siemens.

En France, le gouvernement doit lancer dans quelques jours un appel d'offres pour 3 GW au large des côtes, pour un investissement global estimé à 10?milliards d'euros, pour lequel de nombreux développeurs ont déjà des projets dans les cartons.

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