Quand la voile conjugue performance sportive et développement durable

Les Eco 60, navires écolos et économes, ont quitté l'Afrique du Sud le 12 décembre pour la deuxième étape de la Velux 5 Oceans, course en solitaire avec escales.
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Peut-on concilier performance sportive et développement durable ? Premier navigateur ayant bouclé un tour du monde à la voile, en solitaire et sans escale - c'était en 1969 -, Sir Robin Knox- Johnston veut le croire. Il est l'organisateur de la Velux 5 Oceans, course à la voile en solitaire mais avec escales, dont les concurrents viennent de s'élancer de Capetown (Afrique du Sud) pour une deuxième étape vers Wellington, en Nouvelle-Zélande.

« Robin », comme l'appellent les skippers, a eu l'idée de créer une nouvelle classe de voiliers, les Eco 60. Eco comme écologique, mais aussi économique. Et 60 comme... 60 pieds, soit près de 18 mètres de long. Pour une fois, écologie et économie sont liées, en rien contradictoires. Bien sûr, Robin a dû argumenter, avant de lancer cette nouvelle catégorie de bateaux. La voile n'est-elle pas, par nature, écologique ? Tous les navigateurs au long cours ne disposent-ils pas de panneaux solaires et d'éoliennes pour couvrir leurs besoins en électricité ? En quoi cette course serait-elle plus économique et green ?

D'abord, le bateau. Seuls les voiliers construits avant 2003 peuvent prétendre appartenir à la classe Eco 60. Dans ces conditions, impossible d'en construire de nouveaux pour les besoins de la course, d'où un premier gain pour l'environnement. Surtout, il s'agit de voiliers plus solides, durables au sens propre du terme. « C'est en 2003 qu'on a franchi un cap dans la recherche de la légèreté, pour obtenir, bien sûr, des bateaux plus rapides », explique Robin Knox-Johnston. « Avec, pour contrepartie, une grande fragilité. » Celle-ci s'est manifestée lors du dernier Vendée Globe (course autour du monde en solitaire et sans escale), en 2009 : il y a eu alors plus d'abandons (18) que d'arrivées aux Sables-d'Olonne (11), en raison, principalement, de la casse du matériel.

limiter le nombre de voiles

Les voiliers participant à la Velux 5 Oceans ont été, eux, fiabilisés. Et ce à moindre coût. « Ils valent 250.000 euros, contre 4 à 5 millions pour les voiliers de même taille les plus récents » souligne Robin Knox-Johnston. Certes, ces bateaux relativement anciens vont moins vite. « Mais l'important, c'est que les concurrents disposent d'un matériel semblable, ce qui est le cas, ajoute-t-il. C'est le talent du skipper qui prime, pas le bateau. » En outre, il est exigé des concurrents de limiter le nombre de voiles embarquées. Il faudra savoir les réparer ! Et lors des escales, ils ne peuvent se faire aider que par deux techniciens équipiers. Enfin, une prime de 10.000 euros est attribuée au concurrent ayant consommé le moins de gazole pour produire son électricité. Tous disposent de panneaux solaires et d'éoliennes, mais cela n'est pas toujours suffisant (notamment au vent arrière, allure à laquelle les éoliennes ne fonctionnent pas). D'où l'adoption par certains d'hydrogénérateurs, des systèmes avec hélices immergées, pouvant couvrir tous les besoins en électricité (les vidéos sont par exemple très gourmandes). Zéro énergie fossile consommée, de quoi mériter le label Eco !

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