Jour d'espoir pour les cleantech : A123 Systems fait fortune en Bourse

Une hausse de 50% au premier jour de cotation ! Les espoirs les plus fous du fabricant américain de batteries pour voitures électriques A123 Systems, introduit au Nasdaq le 24 septembre, sont pulvérisés.

Voici donc la première fortune post-crise d'une société des cleantech en Bourse, qui devrait ouvrir la voie à des centaines d'autres. A123 Systems, créé il y a 8 ans par des ingénieurs dans le cadre d'un essaimage du MIT, a réussi avec brio son entrée au Nasdaq le 24 septembre, en levant d'emblée au moins 380 millions de dollars, bien davantage que les 200 à 300 millions prévus au départ.

Mieux encore, pour tous ceux qui y ont investi : le titre, démarré à 13,50 dollars, a bondi au première jour de cotation et terminé à 20,12 dollars. Soit une hausse de plus de 50% et une capitalisation boursière qui a bondi à 2 milliards de dollars.

Un rêve pour tous les financiers qui ont parié sur les secteurs de l'environnement et pour le PDG du groupe David Vieau.

Pas un dollar de bénéfice

Ce n'est pas rien pour une société qui n'a jamais encore gagné un dollar de bénéfice. Mais qui affiche depuis toujours l'ambition d'être le champion américain des batteries, grâce à une utilisation des nanotechnologies qui rendent ses batteries, selon le groupe, plus durables en charge que ses concurrentes.

Dans un avis à la SEC, A123 Systems a annoncé le 24 septembre au matin avoir réussi à placer 28,1 millions d'actions (au lieu des 25 millions prévus au départ) à 13,50 dollars, un prix d'émission très supérieur aux 10,50 dollars annoncés initialement.

Ce qui lui rapportera au moins 380 millions de dollars, et très probablement en fait 437 millions avec les options d'achat supplémentaires (surallocations) généralement exercées. Un succès incontestable.

A123Systems, avec ses batteries lithium-ion nanophosphate, a été créée alors que le marché des voitures électriques n'était encore qu'un mirage. Mais plus maintenant. Selon le cabinet A.T. Kearney, le marché mondial des voitures propres devrait atteindre 21,8 milliards de dollars en 2015, avec 5 millions de voitures électriques, puis 74,1 milliards en 2020.

Ce qui devrait assurer les débouchés des batteries rechargeables au lithium-ion, la technologie choisie par la plupart des constructeurs de voitures électriques, qui vont se multiplier en 2010-2011. D'après les analystes, le marché des batteries au lithium-ion, pour l'instant de seulement 32 millions de dollars, pourrait gonfler à 22 milliards d'ici 2015.

A123 a déjà conquis comme clients plusieurs des grands constructeurs automobiles sur le point de lancer des modèles de voitures électriques, comme BMW, Chrysler et General Motors (voir notre Annuaire des voitures électriques), avec qui il développe les batteries lithium-ion de la future Chevrolet Volt. Comme ces voitures ne sont pas encore sorties, ses gros clients sont pour l?instant des fabricants d'appareils sans fils comme Black & Decker ou Gillette.

Des aides de l?administration Obama

Le groupe a obtenu récemment un prêt aidé de 249 millions de dollars du gouvernement Obama -- c'est l'un des rares jeunes sociétés à avoir obtenu de tels montants dans la gigantesque distribution de subventions organisée à Washington. Cet élément clé l'a décidé à se lancer en Bourse.

Parmi ses concurrents figurent notamment le japonais Sanyo Electric, le sud-coréen LG Chem et l'alliance franco-américaine Saft-Johnson Controls. Mais A123 développe aussi des batteries de grande taille pour les réseaux des compagnies d'électricité.

L'introduction était à haut risque, car A123 reste pour l'instant très déficitaire: il a perdu 40,7 millions de dollars sur un chiffre d'affaires de 42,9 millions au premier semestre 2009. En 2008, il avait perdu 81 millions, et 31 millions en 2007. Mais ce n'est plus une start-up, ni même une PME : il emploie déjà 1.672 salariés.

Car ces dernières années, A123Systems a levé plus de 160 millions, fin 2008 et aussi en avril dernier, auprès notamment de General Electric, qui a ainsi acquis 11,7% de son capital mais aussi d'une série d'investisseurs prestigieux : les fonds de capital-risque North Bridge et Sequoia, ou encore le groupe de réseaux Qualcomm qui détient 7,6% de son capital, Motorola qui a 6,9% , Gururaj ?Desh? Deshpande, le président de Sycamore Networks, qui possède 9,9% des parts. Le cabinet Alliance Bernstein Holding ou encore Procter & Gamble sont eux aussi actionnaires. Au total, depuis sa création, le groupe a trouvé près de 300 millions de dollars de financements.

Pour eux tous, cette entrée en Bourse est un pari réussi, même s'il a été retardé de plus d'un an par la crise : A123 Systems avait déposé une première demande d'introduction en août 2008.

Green Univers

 

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.