Shell monte en puissance dans les biocarburants au Brésil

A l'instar d'autres majors du pétrole, le groupe anglo-néerlandais s'intéresse de plus en plus aux biocarburants.

Il vient de finaliser un accord avec l?industriel brésilien Cosan, numéro un mondial du traitement de la canne à sucre, pour former une coentreprise d?une valeur de 12 milliards de dollars qui produira de l?éthanol, du sucre et de l?électricité à base de canne à sucre. Cette nouvelle société va devenir l?un des plus gros producteurs mondiaux d?éthanol avec une capacité de deux milliards de litre par an. Et elle devrait vendre quelque 18 milliards de litres de carburants par an, selon les prévisions des deux groupes.

L?annonce de cette joint-venture avait été faite en février dernier mais il a fallu plusieurs mois de négociations entre les deux groupes pour aboutir à un accord contraignant. Cette fois, il ne manque plus que le feu vert des autorités réglementaires.
Chaque partenaire apportera des actifs. Du côté de Cosan, sa capacité de broyage, soit 60 millions de tonnes par an répartis sur 23 sites, une capacité de production de 2 milliards de litres d'éthanol, 7 unités de cogénération et 1 730 stations-service. Le groupe transfère aussi à la coentreprise une dette de 2,5 milliards de dollars.

De son côté, Shell met dans la corbeille près de 2 740 points de vente et ses participations dans deux entreprises spécialisées dans les biocarburants, Iogen et Codexis. Et également 1,6 milliard de dollars en numéraire, sur deux ans.

Les deux partenaires veulent distribuer plusieurs types de carburants au Brésil avant d?attaquer d?autres marchés. Le Brésil, qui a pris le virage des biocarburants dès les années 70, est l?un des leaders mondiaux dans la production d?éthanol à base de canne à sucre et le premier marché mondial. Aujourd?hui, plus de huit voitures sur dix en circulation dans le pays acceptent indifféremment l?essence, l?éthanol ou un mélange des deux.

Outre cette coentreprise avec Cosan, Shell avance sur d?autres fronts dans les biocarburants. Déjà engagé avec Codexis (enzymes) ou Iogen (éthanol cellulosique), le groupe a récemment investi dans la start-up américaine Virent Energy Systems, qui développe un procédé de catalyse transformant des sucres issus de différents types de biomasse en molécules d'hydrocarbures, comme celles produites dans une raffinerie de pétrole. Shell collaborait depuis 2007 avec Virent.

Ces derniers mois, les partenariats se multiplient entre les majors du pétrole et les sociétés spécialisées dans les biocarburants. Total a par exemple investi dans les sociétés américaines Coskata et Gevo alors que BP a misé sur Martek Biosciences. Le pétrolier Chevron est, de son côté, allié avec Solazyme et Exxon avec Synthetic Genomics.

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