Bruxelles veut chasser les voitures à essence hors des villes

Selon la stratégie « Transports 2050 » présentée ce lundi par la Commission européenne, les zones urbaines seront réservées aux véhicules propres d'ici au milieu du siècle.
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L'Europe ne veut plus de voitures dans ses villes. C'est ce qui ressort de la feuille de route « Transports 2050 » présentée ce lundi à Bruxelles. Il ne s'agit pas de les éradiquer du jour au lendemain, mais de chasser d'ici à 2030 la moitié des véhicules à motorisation traditionnelle (essence, diesel, gaz) des villes et d'en réserver l'accès d'ici à 2050 aux seuls véhicules « décarbonés », voitures particulières et fourgonnettes de livraison. La raison d'une telle décision tient en un chiffre : 25 % des émissions européennes de CO2 proviennent des transports, et Bruxelles entend les réduire de 60 % d'ici à 2050, en dépit de la hausse attendue du parc automobile et du trafic.

Un quart de ces émissions sont liées aux transports urbains. C'est dans les villes, les plus exposées à la pollution et au bruit, que les alternatives à la voiture (transports en commun, bicyclettes partagées, etc.) sont le plus développées et le plus rapides à mettre en oeuvre. La voiture propre devrait également être une des priorités. Qu'il soit électrique, hybride, biocarburant, Bruxelles ne privilégie aucune technologie en particulier. Bus, taxis et véhicules de livraison se prêtent bien à l'utilisation de carburants et de motorisations alternatifs, et peuvent rationaliser leurs tournées grâce aux technologies de l'information. Des transports moins polluants et moins bruyants permettraient en outre d'envisager des livraisons de nuit et de désengorger les centres-villes aux heures de pointe.

Lisser le trafic

L'Union européenne, qui a consacré 5 milliards de son plan de relance à la voiture verte, préconise différents leviers, essentiellement financiers, pour chasser progressivement de la ville les voitures polluantes. Il s'agit de généraliser le principe de pollueur payeur, le paiement à l'usage et les péages urbains qui permettent de lisser le trafic grâce à des tarifs variables selon les horaires.

En France, le plan « véhicules décarbonés » du gouvernement vise 2 millions de véhicules propres sur les routes d'ici à 2020 et 75.000 bornes de recharge installées sur la voie publique. Si le péage urbain y demeure à ce jour illégal, les mesures favorables à la voiture propre se multiplient néanmoins, à l'échelle nationale ou locale. Le bonus-malus automobile va être modifié pour favoriser plus encore le verdissement du parc... et soulager les finances publiques. En avril dernier, douze agglomérations (dont Rouen, voir ci-dessous) ont signé une charte les engageant à l'installation de telles infrastructures. À Paris, le projet Autolib' (3.000 BlueCar électriques de Bolloréeacute; en autopartage sur le modèle du Vélib') doit entrer en service d'ici à fin 2011. La liste des villes qui, comme Montpellier, réservent leur centre historique aux véhicules de livraison électriques, s'allonge. Certains distributeurs, comme Monoprix, très en pointe sur le sujet, favorisent le multimodal pour le transport interurbain (notamment le fluvial entre le port du Havre et la capitale) et l'électrique pour la livraison de ses points de vente parisiens.

La feuille de route de la Commission européenne porte aussi sur les transports interurbains et longue distance, et met l'accent sur la substitution du rail et du fluvial à la route, sur l'émergence de carburants et de motorisations plus sobres et sur une meilleure gestion des parcours, y compris pour les avions.

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