Brittany Ferries va se doter de navires propres et économes

Les chantiers navals de Saint-Nazaire et la compagnie bretonne s'associent pour concevoir un ferry fonctionnant intégralement au gaz.
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Au 1er janvier 2015, les navires devront fonctionner avec du carburant à très faible teneur en soufre (0,1 % contre 1 % actuellement). C'est ce que prévoit la convention Marpol, qui fixe les obligations que les navires doivent respecter en faveur de la protection de l'environnement. Brittany Ferries (dont les 9 ferries assurent des liaisons entre l'ouest de la France, l'Angleterre, l'Irlande et l'Espagne) a donc décidé de travailler avec STX Europe pour concevoir le ferry « le plus économe en énergie » sans pour autant réduire ni sa taille (210 mètres de long ), ni ses capacités d'accueil (2.400 passagers), qui seront au contraire renforcées avec 15 % de ponts-garages supplémentaires. Le projet, dénommé Pegasis (« power efficient gas innovative ship »), est un concentré d'innovations environnementales, à commencer par la propulsion au gaz. Ce n'est pas une première pour les ex-Chantiers de l'Atlantique. Ils ont en effet déjà conçu en 2006 et 2007 les trois premiers méthaniers à propulsion gaz pour GDF Suez et, pour la Norvège, de petits ferries fonctionnant au GNL (gaz naturel liquéfié) et au fioul. Après cette première « rupture technologique », le chantier naval de Saint-Nazaire compte franchir une nouvelle étape en proposant le premier ferry à propulsion 100 % gaz. « Le GNL est moins polluant car il ne contient pas de soufre et très peu d'azote, explique Stéphane Klein, ingénieur chez STX Europe. Ce nouveau type de ferry émettra 15 % à 20 % de CO2 en moins, quasiment plus d'oxydes d'azote et pas d'oxydes de soufre.

Moins gourmand en énergie

Mais si la technologie est maîtrisée, il reste encore à finaliser de nombreux points tels que le stockage du GNL à bord, l'approvisionnement en gaz du navire dans les ports et la sécurité. « La réglementation internationale n'a pas encore prévu ce type de propulsion pour des navires à passagers », ajoute Stéphane Klein. Pegasis sera aussi moins gourmand en énergie grâce à une carène optimisée, des systèmes propulsifs à haut rendement, un process de récupération d'énergie dit tri-génération (électrique, thermique et production de froid). Reste maintenant à trouver les fonds nécessaires à la poursuite des études de R&D dont le montant se chiffre en dizaines de millions d'euros. STX Europe et Brittany Ferries comptent décrocher des fonds du grand emprunt dans le cadre du programme « Navire du futur » pour accélérer leurs travaux, car le temps presse. « La compétition internationale sur la propulsion gaz pour les ferries est rude », prévient Stéphane Klein.

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