La bataille de l'efficacité photovoltaïque redouble de vigueur

Une cinquantaine de concurrents s'affrontent sur le solaire photovoltaïque à concentration et ses hauts rendements.
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Les responsables de la société grenobloise en sont convaincus. Leur procédé photovoltaïque à concentration (CPV pour concentrated photovoltaïque) « constitue une véritable rupture technologique », assure André-Jacques Auberton-Hervé, le Pdg de Soitec.

De fait, tant par les matériaux qui le composent que par la manière dont il capte les rayons du soleil pour les transformer en électricité, le procédé se distingue des techniques « classiques » du photovoltaïque. Première différence, le système n'utilise pas de silicium. Les cellules qui transforment la lumière en courant électrique relèvent d'une technologie identique mais présentent une surface extrêmement réduite d'à peine 2 millimètres de côté. Elles reçoivent la lumière par l'entremise d'une lentille de Fresnel, un procédé qui permet par exemple d'enflammer un morceau de papier avec une loupe car il « concentre 500 fois les rayons lumineux », explique Emmanuel Arene, directeur de la division solaire de la société. Les panneaux sont montés sur une structure porteuse métallique, un tracker, apte « à suivre la course du soleil tout au long de la journée », comme le font naturellement les fleurs de tournesols. Mais la véritable rupture technologique, c'est « un rendement de 27 % », affirme Corinne Margot, directrice de la communication. Et, dès 2014, les recherches menées sur la technologie dite « smart cell » autoriseront « une efficacité de 37 % », renchérit Emmanuel Arene.

Coût compétitif

Si Soitec atteint ses objectifs, les fabricants de panneaux solaires au silicium ont du souci à se faire. Leurs recherches ont certes permis d'augmenter l'efficacité de leurs panneaux mais la plupart d'entre eux n'affichent guère plus de 11 % à 17 % d'efficacité. Ce qui rend très compétitif le coût du watt produit par Soitec. Un atout que ne manque pas d'avancer Soitec qui, par ailleurs, vise un marché bien ciblé, « de grandes fermes dans les pays où le soleil est très abondant », précise son PDG. Autrement dit la « sun-belt », qui correspond à une zone géographique comprise entre les deux tropiques. Et pour cause. Contrairement au silicium qui perd son efficacité en chauffant, « le CPV ne craint pas la chaleur ». Face à de tels arguments, la famille silicium va avoir du mal à décrocher des marchés dans ces régions. Cela dit, le français n'est pas seul sur ce créneau du photovoltaïque concentré. Une cinquantaine de sociétés, majoritairement américaines, sont positionnées sur des technologies identiques ou cousines. L'une d'entre elles, californienne, aurait déjà atteint un facteur 1.600 de concentration...

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