Coup d'envoi d'un débat de huit mois sur la transition énergétique

Par Adeline Raynal  |   |  434  mots
François Hollande souhaite ramener la part du nucléaire dans la production électrique de 75 à 50% d'ici 2025 et développer les énergies renouvelables. opyright Reuters
Le débat sur la transition énergétique doit aboutir à des recommandations qui seront rendues par le ministère de l'Ecologie en juillet 2013. Certaines ONG ont d'ores et déjà refusé d'y prendre part, en protestation contre la la composition du comité de pilotage de ce projet.

Si Pollutec, le salon international des équipements, des technologies et des services de l'environnement a lieu cette semaine à Lyon ce n'est sans doute pas par hasard. Ce jeudi 29 novembre correspond au lancement officiel du débat sur la transition énergétique. L'objectif ambitieux est de réussir à évaluer les besoins de la France en énergies à horizon 2025 et au-delà. Et surtout d'imaginer des solutions pour y répondre de manière "durable".

Ce débat national en trois étapes orchestré par l'exécutif débouchera sur une loi qui sera votée en 2013, fixant les orientations de la politique énergétique de la France pour les années à venir. L'équipe de Delphine Batho, la ministre de l'Ecologie et de l'Energie, a jusqu'en juillet prochain pour rendre ses recommandations.

Anne Lauvergeon, membre du comité de pilotage

Six experts ont été désignés pour former un comité de pilotage pour réfléchir sur la transition énergétique : l'économiste et spécialiste du développement durable Laurence Tubiana, Anne Lauvergeon, ancienne patronne du groupe nucléaire Areva, Bruno Rebelle (ex-directeur de Greenpeace France), le climatologue Jean Jouzel, Michel Rollier (ex-dirigeant de Michelin) et Georges Mercadel.

Si Delphine Batho a promis un débat "contradictoire" et "pluraliste", elle sait aussi "qu'il y a des avis et des positions parfois diamétralement opposés", ce qui laisse augurer de tout sauf d'un long fleuve tranquille. Greenpeace et Les Amis de la Terre, mécontents de la composition initiale du comité de pilotage, ont d'ailleurs renoncé à y participer.

Débats en régions dès févier

Sur le fond, l'exploitation du gaz de schiste devrait cristalliser le débat, le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg ayant ravivé la polémique sur ce type d'énergie mercredi soir, déclarant que "ce gaz, mieux vaut le produire si nous l'avons, que de l'importer". Le ministre reste toutefois fermement opposé à la fracturation hydraulique, seul moyen connu à ce jour pour réussir à extraire ce gaz emprisonné dans des roches situées dans les profondeurs souterraines.

A partir de février, des débats seront aussi organisés dans les régions. Les objectifs fixés par François Hollande sont les suivants: ramener la part du nucléaire dans la production électrique de 75 à 50% d'ici 2025, développer les énergies renouvelables, encourager toutes les sources d'économie possibles et fermer la centrale de Fessenheim d'ici fin 2016.

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(avec AFP)