La France avance doucement dans l'éolien offshore

Lors des journées de l'éolien en mer des 3 et 4 novembre au Havre, le Syndicat des énergies renouvelables a exigé des conditions économiques plus favorables au développement du secteur.

En dépit de ses 5.500 kilomètres de côtes, la France n'a pour l'heure aucun parc éolien offshore en construction. Si quelques projets sont toutefois à l'étude, elle vise un objectif prudent de 6.000 mégawatts (MW) en 2020. L'Allemagne, avec ses 500 kilomètres de côtes, table sur 25.000 MW (dont 6.000 MW autorisés) et la Grande-Bretagne 30.000?! Londres a décidé de réduire sa dépendance vis-à-vis du gaz en tirant profit de son statut de « plus gros potentiel de vent d'Europe », comme cela a été rappelé les 3 et 4 novembre lors des Rencontres internationales du Havre sur l'éolien en mer. Un parc éolien de 1.000 MW (London Array) est en construction à l'entrée de l'estuaire de la Tamise. Kriegers Flak, le plus gros du monde aujourd'hui en construction (1.600 MW, 320 éoliennes en mer Baltique) est un projet de WPD associant Danemark, Suède et Allemagne et soutenu financièrement par l'UE dans le cadre de son plan de relance.

Le syndicat des énergies renouvelables, qui juge le cadre réglementaire français « non adapté au développement de l'éolien offshore », réclame une « clarification concernant les zones situées au-delà des 12 milles de la mer territoriale » et qualifie d'hérésie les règles d'urbanisme appliquées à la mer territoriale. Il a été entendu, et le projet de loi Grenelle 2 supprime le « permis de construire » et les fameuses « zones de développement de l'éolien en mer », qui devaient faire l'objet de demandes par les communes ou communautés de communes. Les opérateurs attendent maintenant des outils de planification territoriale, comme il en existe en Belgique, en Allemagne et au Royaume-Uni.

Coûts de construction

Le prix de rachat du kWh est évidemment le nerf de la guerre. De 13 centimes en France (8 pour l'éolien terrestre), il se situe entre 13 et 15 en Allemagne. Au Royaume-Uni, il est de 13 centimes, auxquels s'ajoute une base fluctuante de 2 centimes. Mais « en Allemagne, le prix du raccordement au réseau est pris en charge par les Länder alors qu'en France, il est pris en charge par les opérateurs », rappelle le PDG de la filiale française de WPD offshore, Fréderic Lanoe.

Des conditions de construction plus contraignantes rendraient par ailleurs les coûts plus élevés en France que chez les champions nordiques de l'offshore éolien (Danemark, Allemagne, Grande-Bretagne et Suède) intervenant dans des mers peu profondes aux fonds sablonneux, la mer du Nord et la Baltique. Les prix liés aux fondations, à la logistique et au câblage grimpent avec la distance de la côte et la profondeur.

« En Atlantique et en Méditerranée, les conditions de vent sont un peu moins favorables qu'en mer du Nord, et on atteint vite 30 mètres de profondeur dès que l'on quitte la bande côtière. Or, les parcs très au large semblent aujourd'hui la solution la plus satisfaisante », constate Frédéric Lanoé. Le Syndicat français des énergies renouvelables réclame donc un tarif de 18 centimes le kilowattheure, modulé en fonction de la distance à la côte et de la profondeur. « Cela nous permettrait d'atteindre un retour sur investissement de 10 % au lieu de 2 % maximum aujourd'hui quand nos voisins sont à environ 15 % », confie Frédéric Lanoé. n

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Commentaire 1
à écrit le 10/11/2009 à 15:13
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Désolée, je n'aime pas les couchers de soleil à rayures, ces éoliennes sont du vandalisme.

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