Le boom des emplois verts concerne aussi les cadres

Dans un marché de l'emploi en berne, les recrutements liés à l'environnement et à la responsabilité sociale des entreprises se maintiennent, avec des rémunérations en hausse.

Quelque 600.000 emplois « créés ou maintenus » d'ici à 2020 dans les métiers verts, selon une étude du BCG réalisée il y a quelques mois pour le ministère de l'Écologie. 90.000 créés entre 2006 et 2008 d'après les chiffres de l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) publiés la semaine dernière? Qu'en disent les spécialistes ? « On n'a jamais assisté à la création d'autant de nouveaux métiers », selon Nicolas Vermersch, directeur général de Michael Page France.

Depuis des années, le leader du recrutement de cadres analyse les fonctions et rémunérations pour chacune de ses 17 divisions métiers. « Mais cela ne nous permettait pas d'appréhender l'évolution des emplois verts », reconnaît Nicolas Vermersch. Qu'à cela ne tienne, le cabinet publie une étude qui met l'accent sur sept secteurs marqués par les nouveaux enjeux du développement durable et détaille les profils de cadres les plus recherchés durant l'année 2009 dans l'environnement et la responsabilité sociale de l'entreprise et l'évolution de leurs rémunérations. « Les emplois verts ne concernent pas seulement les fonctions techniques, mais aussi commerciales, juridiques, les achats, la banque ou les ressources humaines, précise Nicolas Vermersch. Sur un marché des emplois cadres en baisse de 35 % cette année, ces recrutements sont restés stables chez nous. De 2 % à 5 % en 2008, ils pèsent maintenant 15 % à 20 % de nos offres. »

Difficile de mesurer l'évolution des rémunérations sur certaines fonctions récentes (expert en bilan carbone, experts en analyse de cycle de vie), mais, globalement, celles-ci sont à la hausse. Rien d'étonnant à cela, étant donné le décalage entre l'offre et la demande sur ces emplois très spécifiques, notamment dans les énergies renouvelables, où les formations ne sont pas encore assez nombreuses. Ou dans le secteur des déchets, où les besoins se multiplient et qu'il s'agit de rendre attractifs en dépit d'une image « peu glamour ».

« Métiers recherchés »

Malgré le manque de recul lié à la nouveauté de ce marché, Nicolas Vermersch observe déjà certaines évolutions. Des mobilités internes à l'intérieur des secteurs ou l'apparition de sous-segments qui se dessinent. Rien à voir, par exemple, entre l'éolien en mer, qui fait appel à des compétences liées aux énergies maritimes, et l'éolien terrestre, où il faut surtout savoir traiter avec les collectivités locales. Même différence entre le photovoltaïque sur les toits commerciaux et industriels ou l'implantation de centrales solaires au sol.

Autre tendance, l'internalisation de fonctions encore récemment sous-traitées, comme le poste de responsable d'efficacité énergétique des bâtiments. « Ces métiers seront très recherchés dans les prochaines années, puis la spécialité devrait disparaître car tous les cadres devront posséder une expertise en développement durable, ce sera comme de savoir parler anglais aujourd'hui. »

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