Tri-Vallées transforme les skis en combustible

1.500 tonnes de matériels de ski sont jetés chaque année. L'essentiel est enseveli. La société a mis au point un procédé de recyclage.

Que deviennent les 1.500 tonnes de paires de ski mises au rebut en France chaque année ? Elles sont ensevelies dans la plupart des cas. Tri-Vallées, une société savoyarde de traitement des déchets, apporte un début de réponse à cette situation qui n'est pas satisfaisante. Après un an et demi de recherches, elle a mis au point un procédé unique de recyclage des skis. « Les contraintes étaient fortes, car ce type de matériel est fait pour résister à des chocs importants. Pour détruire les skis, notre machine enchaîne 7 broyeurs qui transforment les skis en confettis d'un demi-centimètre », explique Gauthier Mestrallet, responsable développement chez Tri-Vallées. En 2009, Tri-Vallées a traité 190 tonnes de matériels de ski, après 140 tonnes l'an passé. Et pour 2010, la société s'est fixé un objectif de 250 tonnes. Même si les quantités semblent impressionnantes, elles ne sont pas suffisantes pour alimenter une chaîne de recyclage. La machine doit donc pouvoir être utilisée pour traiter d'autres déchets.

Les skis broyés passent par un trieur de métaux qui représentent un quart de la composition du ski, dont la lame sous le ski. Ces déchets sont revendus à des fonderies. Les déchets restants sont ensuite soumis à un capteur de métaux non ferreux qui récupère notamment l'aluminium, qui peut être réutilisé. Enfin, les matériaux composites et les plastiques composant le ski sont acheminés vers des cimenteries pour servir de combustible pour leurs fours. « Ces matériaux brûlent très bien et dégagent beaucoup de chaleur. Les cimenteries sont intéressées car 3 tonnes de ces résidus équivalent à une tonne de pétrole », souligne Gauthier Mestrallet.

Partenariat

Tri-Vallées est partenaire de chaînes de magasins de location de ski telles que Skiset. Elle demande 2 euros par paire de skis repris. « Cela intéresse les loueurs, car nous leur fournissons un certificat de destruction. De plus, ils sont assurés que ce matériel ne réapparaîtra pas dans des circuits parallèles. Auparavant, ils devaient faire constater par huissiers la sortie des skis usagés de leurs stocks. »

Le principal frein au développement de cette activité est la gestion du transport. « Les flux doivent être mutualisés afin de limiter l'émission de CO2 liée au transport, nous ne pouvons donc pas aller collecter le matériel dans les stations représentant de trop faibles volumes », précise le responsable. Mais le procédé intéresse les Pyrénées, la Suisse, l'Italie et même le Canada. Des transferts d'expérience sont à l'étude.

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