« Il y a tellement de projets sur ces marchés en pleine expansion que nous pouvons choisir les moins risqués et les plus rentables », souligne Philippe Crouzat, directeur financier d'EDF Énergies Nouvelles (EDF EN), filiale d'EDF spécialisée dans les parcs éoliens et le photovoltaïque. Cette sélectivité paie puisque la société affiche encore en 2009 des résultats en forte hausse, supérieurs aux attentes : un excédent brut d'exploitation (Ebitda) de 334,2 millions d'euros (+ 47,3 %), un bénéfice net de 97,9 millions (+ 38,7 %). Et table sur une nouvelle hausse de 37 % à 43 % de son Ebitda pour 2010.

EDF EN, qui compte près de 45 % de sa capacité installée d'éoliennes aux États-Unis, affirme avoir non seulement bravé la tempête qui s'est abattue sur l'éolien outre-Atlantique, mais en avoir même tiré parti. « Nous avons récupéré à bon prix des turbines que certains développeurs, à court de financement, ont dû céder », explique le directeur général, David Corchia.

Essor du solaire

EDF EN tire la très grande majorité de ses bénéfices de l'exploitation de ses parcs éoliens et photovoltaïques et couvre la quasi-totalité de ses frais de structure et de développement (environ 80 millions d'euros) en revendant certains projets. Cette activité de développement-vente pèse 42 % du chiffre d'affaires 2009 (1,2 milliard d'euros). Le solaire, activité récente qui ne pèse que 5 % à 10 % des revenus et des bénéfices du groupe, a connu un fort essor en 2009. Les capacités brutes ont été multipliées par près de quatre. Quelque 220 MWc (mégawatt- crête) étaient en exploitation ou en construction fin 2009, dépassant l'objectif de 150 MW fixé précédemment. Grâce aux nouveaux tarifs de rachat du photovoltaïque, qui prévoit un bonus pour les centrales au sol dans les régions moins ensoleillées, EDF EN travaille sur de nombreux projets au nord de la Loire.

En 2010, EDF EN compte garder le même rythme avec des investissements prévus entre 1 à 1,3 milliard (1,3 milliard en 2008), sans avoir besoin d'augmentation de capital. À moins que Henri Proglio, le patron d'EDF, ne tienne à accélérer. « D'ici trois à quatre mois, nous aurons revu notre stratégie commune avec EDF » , déclare le président d'EDF EN, Paris Mouratoglou. Marie-Caroline Lopez