Air France inaugure un vol transatlantique basse consommation

Les économies de carburant obtenues à chaque étape montrent la pertinence d'une coopération accrue entre l'Europe et les États-Unis.

Air France vient pour la première fois de mettre en oeuvre sur toute la durée d'un vol un ensemble de techniques précédemment testées par étapes pour abaisser les consommations de carburant et les émissions de CO2. Roulage sur le tarmac, montée et descente continues plutôt que par paliers, altitude et vitesse de croisière : tout a été optimisé sur le Paris-Miami en Boeing 747 qui s'est posé en Floride mercredi matin après un vol de 9 heures et 30 minutes. Le tout pour un gain de 1 % à 2 % en carburant, soit 2 à 3 tonnes sur les 95 tonnes que consomme habituellement ce vol.

Travail de coordination

« De nombreux tests ont été menés depuis deux ans pour chacune des phases, explique Jean-Marc Bara, responsable du développement technique aux opérations aériennes et l'un des coordinateurs du projet. Il ne s'agit pas tant d'innovations techniques que de la mise en oeuvre de procédures particulières mais existantes. L'objectif est de souligner les ? quick wins ? réalisables avec les appareils et les procédures actuels ». Mais au prix d'un important travail de coordination. Avec Aéroports de Parise Paris pour le roulage, les services français de la navigation aérienne pour la montée et les américains pour la descente, mais aussi les centres de contrôle de tous les pays survolés. Ainsi que ceux qui auraient pu l'être en cas de changement d'itinéraire pour raisons météo.

D'après la compagnie, « quand ces optimisations seront applicables sur tous les vols Air-France de et vers le continent américain, 135.000 tonnes d'émissions de CO2 et 43.000 tonnes de carburant seront économisées chaque année. »

Dans le cadre du programme européen SESAR (Single European Sky ATM Research, ou ciel européen unique) lancé il y a 9 mois, AIRE (Atlantic Interoperability Initiative to Reduce Emissions) vise à trouver dans une coopération accrue entre les acteurs européens et nord américains des solutions pour rendre le secteur moins polluant. D'où l'intérêt de démontrer, par ce genre de vol, les gains obtenus par les efforts de coopération consentis.

Si ce vol a été choisi à des horaires et une période relativement calmes, l'objectif du programme AIRE est maintenant de consolider les acquis en élargissant l'expérience à des périodes au trafic plus dense. Et à d'autres régions, en Europe comme aux États-Unis. Air France s'est déjà porté candidat. Outre un effort de coordination plus intense encore, un environnement plus contraint imposera de nouveaux équipements, au sol et sur les appareils.

Signe de la valeur symbolique de cette première, American Airlines a, de son côté, réalisé la même expérience, le même jour, sur le même itinéraire mais en B767.

 

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 13/04/2010 à 14:21
Signaler
Une source autorisée pourrait-elle me dire si les avions larguent toujours du kérosène avant l'atterrissage?

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.