Le luxe s'éveille lentement au Développement Durable. De manière volontaire ou contrainte, de nombreux acteurs économiques, industriels en tête, s'impliquent davantage dans les actions vertes.
Le luxe s'est longtemps dispensé de penser à la planète. Aujourd'hui, négliger l'environnement est devenu un manquement aux yeux d'un actionnariat plus vigilant et d'une clientèle en quête de sens.
Le premier salon du Luxe et du Développement Durable parisien s'est tenu au Palais de Tokyo (Paris) du 14 au 17 mai dernier. Baptisé « 1,618 » il fait référence au nombre d'or, la "clé universelle de l'harmonie" annoncent ses organisateurs. En réalité, il constitue une vitrine des produits de luxe respectueux de l'environnement : nouveaux téléviseurs, produits cosmétiques, lampes design, voyages dans les palaces de l'écotourisme... 1,168 ressemble au salon de la consommation durable version triangle d'or. L'industrie du luxe est la grande absente de ce type d'événement. Les grands noms de l'avenue Montaigne pourtant voisine ne se déplaceront pas.

Certains grands acteurs exposent leur conscience écologique dans une forme plus médiatique. Ainsi le groupe PPR, propriétaire de Gucci Group, s'impose comme l'unique donateur du film « Home » de Yann Arthus-Bertrand. Son dirigeant François-Henri Pinault reconnait réaliser peu d'actions écologiques mais estime que la prise de conscience constitue déjà un début. Au titre d'une action de mécénat, le groupe PPR a ainsi financé 10 millions d'euros du film(80% du budget). Le réalisateur Yann Arthus Bertrand confie quant à lui "quand je filmais les décharges d'ordures en Inde, c'était presque beau... vu du ciel".
Le luxe est donc disposé à surfer timidement sur la vague verte à condition de conserver ses distances.