A l'affiche

« Brooklyn boogie » (Etats-Unis), de Wayne Wang et Paul Auster. L'aventure collective des habitués du tabac du coin tenu par Auggie (Harvey Keitel) dans Smoke prend l'allure d'une ronde incessante de coléreux, de femmes jalouses ou frustrées, de rêveurs, de paumés, tous accros au calme olympien et psychanalytique du tenancier. On y fume, on y parle, on s'y dispute mais on s'y amuse beaucoup. Un grand plaisir, à partager avec Lou Reed, Jim Jarmusch, Madonna et d'autres. Panorama du cinéma iranien. « Le Cycliste », de Mohsen Makhmalbaf. Hors des paysages bibliques, hors des histoires d'enfants, une échappée vers la misère des émigrés afghans refoulés dans les faubourgs de Téhéran. Nassim est de ceux-là. Il doit payer pour faire entrer sa femme à l'hôpital. Pour gagner l'argent qui la sauvera, il accepte de pédaler sans interruption pendant sept jours. Enjeu de paris importants, il est en proie à toutes les manigances. Un film poignant et révélateur. Une sorte de On achève bien les chevaux iranien. « Les Bottes rouges », de Mohammad Ali Talebi. La vie quotidienne des femmes iraniennes est un sujet cher aux cinéastes autochtones. Elles travaillent beaucoup pour gagner peu. Les hommes sont singulièrement absents mais les enfants, eux, sont là, avec leurs envies, leur détermination. Samaneh perd une des bottes rouge de la paire toute neuve qu'elle vient d'avoir. La chasse à la botte et ses péripéties fait tout le sujet du film. Le caractère affirmé des petits filles iraniennes est digne d'admiration. Cette semaine sortent également le Voile bleu, de Rakhshan Bani-Etermad, et les Premiers (1985) d'Abbas Kiarostami. « Le Diable en robe bleue » (Etats-Unis), de Carl Franklin. Un film policier classique, un peu trop pour que l'émotion ou la peur, ou les deux, soient toujours au rendez-vous. Carl Franklin a choisi un lieu, Los Angeles, une époque, 1948, un milieu, celui des petits truands noirs, et une histoire, embrouillée à dessein, pour mettre en évidence l'éviction des noirs du rêve américain et le poids d'une origine de couleur, aussi lointaine soit-elle. Easy (Denzel Washington) revient de la Seconde Guerre mondiale. Ce passé ne l'empêche pas d'être licencié. Il accepte de Dewitt (Tom Sizemore), un Blanc, un petit travail bien rémunéré. Il s'agit de retrouver Daphné Monet (Jennifer Beals), une Blanche toujours vêtue de bleu. Easy ne tarde pas à s'apercevoir qu'il n'est pas le seul à la rechercher. Il tombe d'assassinat en assassinat avant de comprendre qu'il est un pion sur l'échiquier de la politique. « Les Enfants des dieux de la fonte » (Russie), de Tomasz Toth. L'univers difficilement imaginable de l'usine militaire d'une ville industrielle de l'Oural perdue au milieu des steppes. A l'extérieur, le froid, à l'intérieur, le feu, le métal en fusion et des tonnes d'eau. Ignat (Sidikhin Evgueni) y travaille. Lorsqu'il en sort, il se bat, pille ou boit avec les autres. Des pugilats sont organisés entre les meilleurs métallurgistes et les meilleurs mineurs, pugilats à l'issue souvent mortelle. A voir pour le croire. « C'est jamais loin »(France), de Alain Centonze. C'est l'histoire d'un jeune homme silencieux (Wadeck Stanczak) qui croise une jeune femme. Il vit avec une autre qu'il quitte pour reprendre son métier de routier. Aux confins d'un pays mythique mais maghrébin, il se retrouve en prison. Là, il rencontre un homme mûr, bavard (Jean-Louis Trintignant). Le jeune homme pense à la femme, le plus âgé reçoit des lettres, le jeune fabule sur leur contenu et sur l'expéditrice. A la fin, tout s'explique. Un peu lent. « Haramuya » (« les Proscrits ») (Burkina Faso), de Drissa Touré. Au travers de la famille de Fouseini, se perçoit la lutte entre les traditions et le modernisme obligatoire. Les deux fils sont emprisonnés dans les pièges de ces contradictions. Une chronique urbaine de toutes les difficultés contre lesquelles les populations africaines doivent se battre. S. CH. Tous les films, toutes les salles à Paris et en province au 36.68.86.88.
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