Broadvision ou le marketing personnalisé

Broadvision est entré en Bourse le 19 juin dernier, en plein retrait général de la cote des valeurs technologiques. Proposée à 7 dollars, l'action n'a pas connu la flambée constatée sur les autres valeurs Internet récemment introduites sur le marché américain mais la compagnie a tout de même levé les 21 millions de dollars annoncés. « Nous avons atteint nos objectifs, explique Pehong Cheng, le chief executive officer [Ndlr : directeur général] de Broadvision, et nous disposons maintenant des ressources pour mettre en oeuvre notre stratégie au niveau international. » Le concept mis en place par Broadvision est original et trouve ses racines dans le best-seller américain de Don Peppers : « The Future, One to One ». Au-delà de l'idée, aujourd'hui admise, que le Net est un nouveau moyen de commercialisation des biens et des services, un serveur commercial ne doit pas simplement rester un catalogue et un système d'enregistrement des commandes mais il doit être un véritable outil de marketing. Appelé « One To One », le système serveur de Broadvision permet a une société de créer un site qui s'adapte dynamiquement aux différentes clientèles qui le visitent. Il leur offre en effet de consulter des pages et de choisir des produits mieux adaptés à leurs profils. « C'est une sorte de bureau avancé qui cherche à comprendre le profil du consommateur et demande au site, construit comme une base de données, de fournir la meilleure information adaptée a ce profil », explique Pehong Cheng. Vendus de 200.000 à 400.000 francs selon les capacités du logiciel, One to One est aujourd'hui un produit réservé aux grandes sociétés. Pourtant la rapide évolution d'Internet au sein des entreprises et la récente acquisition de la société e-Shop par Microsoft font penser que le secteur va connaître un développement accéléré dans les mois qui viennent grâce à l'arrivée de logiciels en boîte plus simples et moins chers. Pour certains observateurs, Microsoft essayera, selon un processus qui lui est familier, d'imposer son propre serveur commercial comme un standard du marché, ce qui rendrait obsolètes les solutions propriétaires comme celle de Broadvision. Pour Bob Runge, vice-président marketing de Broadvision, plutôt confiant : « Grâce à l'acquisition de e-Shop, Microsoft va pouvoir mettre sur le marché une solution d'entrée de gamme assez proche du catalogue électronique. Cela provoquera une accélération de l'utilisation de ce type de produit et les acheteurs viendront chez nous à la recherche d'une vraie solution professionnelle... » Pour lui, l'arrivée du serveur commercial de Microsoft n'aura aucune incidence sur les prix de One to One. Pourtant Broadvision aurait déjà mis en chantier une prochaine version « légère » de One to One. Alain Baritault, à San Francisco
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