La distribution met les bouchées doubles pour profiter de la vogue du terroir

Toujours prête à répondre à la demande de ses clients, la distribution joue un rôle de plus en plus actif dans la promotion des produits de terroir. Pas question pour elle en effet de passer à côté de la vogue « terroir ». D'autant plus que la séduction du consommateur est de plus en plus difficile. Or les produits de terroir ne les laissent pas indifférents. Vendus plus chers, ils assurent en outre des marges plus confortables aux distributeurs. Il est vrai que les efforts fournis actuellement par la distribution pour promouvoir les produits de terroir sont fondés (voir Voir Evenementpage 16). Outre l'intérêt réel des grandes surfaces qui multiplient les rayons spécialisés et les promotions, les circuits courts de commercialisation ne sont pas négligés, en raison de l'importance grandissante du tourisme rural, des ventes directes et du développement des fermes-auberges. « Stratégie à long terme ». Du côté de la grande distribution, le groupe Promodès a décidé de tirer le premier en ce début d'année 1996 avec le lancement prochain d'une vaste campagne de promotion autour de ses produits « Reflets de France ». « Nous répondons à la demande de nos clients qui veulent replonger dans leur racines et souhaitent donc consommer des produits davantage basés sur l'authenticité », indique-t-on chez le distributeur. Ayant peu de difficultés à trouver une cinquantaine de PME-PMI qui répondaient à son cahier des charges, Promodès va commercialiser entre 200 et 300 produits de terroir. « Il ne s'agit pas d'une opération ponctuelle, mais d'une stratégie à long terme puisque "Reflet de France" sera une marque propre, poursuit le distributeur, qui non seulement va commercialiser ses produits en France mais également dans ses magasins à l'étranger. Cela va nous permettre de jouer la carte de l'image de la France toujours très porteuse quant il s'agit d'agroalimentaire. » Si Promodès est le premier à mettre en place de façon significative une stratégie sur les produits de terroir, les autres ne sont pas en reste. Au cours de la semaine du goût, en octobre dernier, les chaînes Carrefour et Monoprix ont mené des opérations de sensibilisation, avec une approche didactique. Les hypers Carrefour ont ainsi proposé des ateliers de pâtisserie afin de faire découvrir des recettes du terroir. Dans certains Monoprix, un diététicien a animé des ateliers-jeux plus spécifiquement destinés aux enfants tandis que 300 produits régionaux étaient testés avec succès par cette enseigne. De leur côté, les boutiques Comtesse du Barry et Duc de Gascogne n'ont pas hésité à organiser des dégustations. L'écueil de la banalisation. Les industriels comme les distributeurs sont convaincus que les produits de terroir représentent un potentiel important, à condition toutefois d'éviter l'écueil de la banalisation. Les pouvoirs publics ont d'ailleurs décidé d'encourager les industriels. Le ministre de l'Agriculture souhaite par exemple lancer en 1996 un concours qui récompenserait la PME agroalimentaire la plus innovante et qui valoriserait le mieux les produits du terroir. N. T.
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