Vers la création d'un marché d'actions sur Internet

Est-ce la fin de l'enregistrement préalable pour être coté sur un marché ? N'importe quelle société peut désormais court-circuiter la loi fédérale américaine. La SEC (Security and Exchange Commission), homologue de la Commission sur les opérations en Bourse en France) permet désormais aux sociétés de créer leur propre bulletin interactif de cotation et d'échange sur le Web pour offrir leurs actions aux particuliers et leur donner la possibilité de les échanger entre eux. Cet avis de portée réglementaire, a été publié la semaine dernière à propos du cas individuel de la société Real Goods Trading Corp. Cette décision entérine la position prise par la SEC lorsqu'au mois de février dernier, une petite brasserie appelée Spring Street Brewer décidait de proposer ses actions au public en utilisant le Web. Après quelques ajustements pour garantir l'information et la protection des usagers et assurer un mécanisme autonome de paiement entre eux, la SEC avait laissé faire cette cotation. Ce qui privait les intermédiaires financiers de 6 à 10 % du capital offert au public et des frais de services annexes : publicité, communication, présentation selon les formes, audits exceptionnels, etc., effectués par des sociétés spécialisées dans les introductions en Bourse. Plusieurs sociétés ayant déjà indiqué leur intention d'ouvrir leur capital au grand public sur le Web attendaient cet avis . Création d'un nouveau marché financier sur le Web Principal intéressé par cet avis : Andrew Klein, un ancien juriste de Wall Street devenu président de Spring Street Brewer. Depuis cette introduction au public sur le Web en février dernier, il a fondé une société d'investissement appelée Wit Capital (du nom de la bière de Spring Street Brewer) dont le but est aujourd'hui de créer un nouveau marché financier sur le Web. Avec la société de logiciels Global Trade, il travaille à l'élaboration d'un système plus général sur Internet, dont l'objectif est de regrouper tous les bulletins interactifs de cotation et d'échange des sociétés qui ont choisi ce moyen sur le Web et de leur offrir des services qui facilitent l'échange des actions entre les particuliers et assurent la securité des transactions. Andrew Klein va déposer sa demande d'enregistrement de ce premier cyber-marché boursier auprès de la SEC dans les jours qui viennent. Il indique que les progrès de l'électronique rendent inutile la présence des « faiseurs de marchés » et même un endroit abritant physiquement la Bourse. Un marché d'échange électronique très proche de celui que veut proposer Andrew Klein existe déjà sous le nom de InsaNet. Echappant à la réglementation des marchés d'échange officiels, il est privé et exclusivement réservé aux opérateurs en bourse et aux investisseurs institutionnels qui s'échangent directement des actions sans passer par le marché officiel. Pour Robert Colby, directeur de la réglementation de la SEC, « l'utilisation d'Internet pour la cotation et l'échange des actions intéresse tellement de gens que nous devrions rapidement recevoir des propositions correspondant à la conception que nous avons d'un marché d'échange électronique hautement developpé ». Des intermédiaires et opérateurs boursiers établis travaillent eux aussi à de telles propositions. Alain Baritault, à San Francisco
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