Avoriaz, pour la troisième fois capitale du film français

Demain s'ouvre le IIIe Festival du film français d'Avoriaz. Initiative d'Unifrance Film International, inaugurée en 1994, cette manifestation, où sont invités les distributeurs et les journalistes européens, revêt la double dimension d'un lieu de rencontres et d'affaires. Ils peuvent y voir une sélection des films français les plus récents en présence de leurs réalisateurs, comédiens et producteurs. La formule connaît un succès croissant, succès que Bruno Berthémy, délégué général d'Unifrance, analyse en prospective : « Pour nous, Avoriaz est une occasion de vérifier qu'il y a, en Europe, une attente pour un cinéma autre que le cinéma américain, donc pour le cinéma français puisque, à l'heure actuelle, il est le plus présent. Nous constatons, chaque année, que notre réponse est en deçà de ce besoin. » Si le cinéma français a perdu des parts de marché en Europe au cours de ces dernières années, victime tout à la fois de l'effacement des cinématographies européennes et de l'impressionnante efficacité des réseaux de distribution des films américains, il n'en a pas été de même en 1995. Cette année a marqué, à l'instar du marché français, un début de redressement sur la plupart des marchés européens. Trois exemples viennent à l'appui de ce constat : l'Allemagne, avec avec 56,1 millions de francs (contre 52,2 en 1994) ; l'Italie, avec 51,1 millions (46,6 en 1994) et la Suisse 42 millions (29,9 en 1994). Avec 40 % des résultats mondiaux réalisés en Europe, les films français sont en troisième position, derrière les américains et les films nationaux. Le marché européen se divise en quatre territoires majeurs pour la répartition des entrées et des recettes. L'Allemagne y tient la première place, viennent ensuite l'Italie, l'Espagne et le Royaume-Uni. Il faut y ajouter, tout de suite après, les pays francophones. Dix films français ont pris la tête du box-office européen (voir tableau). Les films sélectionnés cette année à Avoriaz seront pour les distributeurs, qui ont répondu en plus grand nombre à l'invitation, l'occasion de découvrir des oeuvres qui ont déjà fait leurs preuves en Franc, comme En avoir ou pas, de Laetitia Masson, les Trois Frères, des Inconnus, et d'autres, inédits, tels Confidences à un inconnu, de Georges Bardawil, le Journal du séducteur, de Danièle Dubroux, et Par-delà les nuages, de Michelangelo Antonioni et Wim Wenders... « Si le festival est un tremplin efficace, l'action d'Unifrance, dit Bruno Berthémy, doit se poursuivre en actions sur le terrain, ce à quoi nous nous employons activement. » SOPHIE CHEMINEAU
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