Le cinéma hexagonal tente sa chance à Hong Kong

Entre la production locale et la force commerciale d'Hollywood, il n'a jamais été facile pour les films français de pénétrer le marché asiatique. Mais en cette année du centenaire de la naissance du cinéma, Jimmy Choi, responsable du Arts Center, a voulu frapper un grand coup en organisant des projections gratuites de films muets comme le Voyage sur la lune de Méliès (1902), Entrac'te (1924) de René Clair, ou Café Lumière (1895). Les films étaient présentés à la fin du mois de décembre sur de grands écrans placés en plusieurs endroits stratégiques au centre de Hong Kong. Une manière habile de faire parler du cinéma français, même si les films made in France sont en général peu suivis par le grand public. « Donner plus de crédibilité au cinéma français » Le French Cinepanorama, festival qui se tient cette année à Hong Kong du 16 au 25 janvier, est en tout cas le rendez-vous annuel des amateurs de films français (en moyenne 6.000 spectateurs). Au programme 96, dix longs-métrages récents parmi lesquels l'Appât, de Bertrand Tavernier ; la Cérémonie de Claude Chabrol ; la Haine de Mathieu Kassovitz... Curieusement, les Anges gardiens, de Jean-Marie Poiré, film tourné en partie à Hong Kong et sorti en 1995, ne figure pas au programme. « Pour l'organisation de ce festival, nous devons négocier avec les producteurs, or celui des « Anges gardiens », EDKO, a préféré attendre pour sortir le film en salle », souligne Francine Lier, de l'Alliance française de Hong Kong. L'objectif de ce festival est de « donner plus de crédibilité au cinéma français » auprès du public local. Mais la sélection de cette année est-elle vraiment adaptée à ce public ? On peut en douter, tant les problèmes des banlieues françaises peuvent sembler éloignés des préoccupations du monde chinois. Francine Lier espère cependant que le festival permettra de faire acheter les droits de certains films, notamment le Fils préféré de Nicole Garcia. Chaque année, dans les vingt premiers films étrangers du box-office, il y a en général dix-huit films américains, un ou deux japonais et, en 1992, un français, l'Amant (avec un acteur local, Rony Leung). Il faut souligner que le cinéma intimiste à la française rencontre très peu de succès, alors que des films d'action comme Nikita ou le Professionnel de Luc Besson ont été appréciés des Hongkongais. Philippe Le Corre à Hong Kong
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