Peines aggravées en appel pour Botton, Noir et Mouillot

Une quinzaine de curieux, guère plus, attendaient, hier, devant l'ancien palais de justice de Lyon, le résultat de la cour d'appel dans ce qu'il est convenu d'appeler « l'affaire Botton ». On était loin de l'ambiance surchauffée du procès de l'an dernier. La cour d'appel s'est montrée sans pitié à l'encontre des principaux prévenus, délivrant un mandat de dépôt à l'audience contre l'homme d'affaires Pierre Botton et confirmant la privation des mandats électifs de Michel Noir et Michel Mouillot. L'ancien maire de Lyon, toujours député (non inscrit) du Rhône, et l'actuel maire (UDF-PR) de Cannes gardent cependant une dernière chance de pouvoir continuer leur carrière politique : ils ont annoncé qu'ils se pourvoyaient en cassation, ce qui suspend l'exécution de la sanction, et notamment de leur inéligibilité pour cinq ans. Dans l'entourage de Michel Noir, si on comprenait le pourvoi de l'ancien maire de Lyon - « réaction d'un homme isolé », disaient certains -, on estimait que sa décision n'était pas très bonne politiquement dans la mesure où la cassation n'interviendrait au mieux que dans deux ans. La septième chambre de la cour d'appel, présidée par le juge Dominique Dulin, a donc reconnu coupables huit des neuf prévenus (sur douze au départ). Le principal d'entre eux, Pierre Botton, a été condamné à cinq ans de prison, dont dix-huit mois avec sursis (quatre ans dont deux ans ferme en correctionnelle) ainsi qu'à une amende de 2 millions de francs. Il a également écopé de l'interdiction de gérer une entreprise. Il a été immédiatement arrêté et placé en détention. L'ex-« golden boy », reconnu coupable d'avoir pillé les sociétés de son groupe à hauteur de 24,4 millions de francs pour couvrir de cadeaux et de divers avantages ses relations politiques et médiatiques, a quitté la salle d'audience encadrée par deux policiers en civil. Son défenseur va saisir la Cour de cassation. Les deux hommes politiques, Michel Noir et Michel Mouillot, ont vu, eux aussi, leur peine aggravée : dix-huit mois avec sursis, au lieu de quinze en première instance, et une amende de 200.000 francs, sans compter l'inéligibilité. Michel Mouillot a été reconnu coupable d'avoir perçu des salaires fictifs pour un montant supérieur à 100.000 francs. Quant à Michel Noir, absent mercredi, la Cour a jugé qu'il avait « trahi la confiance qui lui avait été accordée (par les électeurs) ». La cour d'appel a été relativement plus clémente avec le journaliste de TF1 Patrick Poivre d'Arvor, également absent, en confirmant la peine prononcée en première instance : quinze mois de prison avec sursis et 200.000 francs d'amende. Le présentateur du « 20 heures » a annoncé qu'il se pourvoyait en cassation. La sentence intervient à un moment où le journaliste vedette est en conflit avec la direction de TF1 (voir encadré). Enfin, la cour d'appel a condamné trois anciens collaborateurs de Pierre Botton, Marc Bathier, Charles Giscard d'Estaing et Dominique Marchand à respectivement trois ans dont dix-huit mois avec sursis, deux ans avec sursis et dix-huit mois avec sursis. Serge Crasnianski, PDG de KIS, a écopé d'un an avec sursis.
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