Le Dakar a trouvé son second souffle

On le croyait à bout de souffle, moribond. Depuis la disparition de Thierry Sabine, son créateur, il y a tout juste dix ans, le Paris-Dakar se cherchait une âme, une direction à prendre, un défi à relever. Le public paraissait se lasser de voir les mêmes visages et les mêmes marques se disputer les succès, les concurrents eux-mêmes étaient moins nombreux sur les lignes de départ, les sponsors se faisaient prier. Mais aujourd'hui, le rallye semble trouver un second souffle. Même si la course auto se résume une nouvelle fois à un duel Citroën-Mitsubishi dominé par la marque française, même si les deux favoris de la course moto (le Français Peterhansel et l'Autrichien Kinigadner) ont abandonné prématurément, même si la plupart des médias ne couvrent pas l'épreuve (Europe 1 est la seule radio nationale française présente sur le terrain), les organisateurs et leur partenaire télé, France-Télévision, ont noté un net regain d'intérêt du public. Ainsi sur France 3, l'émission Tout le Sport a obtenu mercredi 3 janvier une audience de 7.284.000 spectateurs et une part de marché de 29,5 %, alors que ce journal quotidien de l'actualité sportive attire rarement plus de cinq millions de téléspectateurs. Sur France 2, l'émission Bivouac, diffusée quotidiennement peu après minuit en direct du bivouac du Dakar, obtient des chiffres d'audience évidemment faibles, mais approche les 30 % de part de marché. A France-Télévision, on se déclare évidemment ravi de ce « carton », d'autant que le contrat signé avec ASO (Amaury Sport Organisation), qui organise le rallye, court jusqu'en 1999. Autre signe encourageant pour les organisateurs : la baisse du nombre de concurrents est enrayée depuis l'an dernier. Pourquoi ce retournement ? C'est que le Dakar a beaucoup changé ces dernières années. Changé de nom, changé de patron, changé de parcours. Le Paris-Dakar, après une tentative sans lendemain de se transformer en Paris-Le Cap (en 1992), est devenu le Dakar, tout simplement. On en a donc terminé avec les interminables préliminaires français et cette année, le rallye a pris son envol de Grenade, aux portes de l'Afrique. Racheté par le groupe Amaury après ce Paris-Le Cap peu concluant, le Dakar s'est doté l'an dernier d'un nouveau patron : Hubert Auriol, ancien vainqueur de l'épreuve et figure emblématique du rallye. Ce dernier a réussi à redonner à la course un peu de son esprit d'antan. Enfin le parcours : pour des raisons essentiellement géopolitiques (l'impossibilité de traverser l'Algérie et la Libye, la rébellion touareg au Niger et au Mali), le rallye a mis le cap à l'ouest et se déroule désormais majoritairement en territoire marocain et mauritanien. Les nouveaux tracés et leur caractère très sablonneux ont semble-t-il su réveiller l'intérêt de concurrents pour qui le désert du Ténéré avait perdu un peu de son mystère et de sa magie. G.V.K
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