Le Stade toulousain, pionnier de l'Europe de l'ovalie

A peine plus de quatre mois après la création de la Coupe d'Europe des clubs de rugby, le Stade toulousain a remporté, hier, la première finale de cette compétition, en battant l'équipe galloise de Cardiff. Cette Coupe d'Europe, les dirigeants toulousains l'appelaient de leurs voeux depuis plus e dix ans, mais se heurtaient au refus obstiné d'autorités fédérales figées dans un immobilisme parfait. Les deux éditions du Masters, tournoi organisé en 1986 et 1990 par le Stade avec la participation d'équipes étrangères, n'avaient d'ailleurs rencontré qu'hostilité et mépris du côté de la Fédération française de rugby. Débordée par l'évolution de son propre sport et menacée de voir certains clubs s'affranchir de son autorité, celle-ci a dû se résoudre à organiser en urgence une compétition européenne. L'absence des clubs anglais et écossais a quelque peu entamé la crédibilité de cette première édition, disputée entre Français, Irlandais, Gallois, Roumains et Italiens. Mais la prochaine édition verra l'entrée en lice de ces grands absents. Car au-delà de la qualité sportive de l'épreuve, la coupe d'Europe a été une bonne affaire pour ceux qui se sont lancés dans l'aventure. Le contrat signé pour trois ans par le comité d'organisation avec la chaîne de télévision britannique ITV pour 160 millions de francs et le parrainage de l'épreuve par Heineken ont ainsi permis au rugby français de recevoir une dotation de 8,4 millions de francs. Chacun des quarante clubs de l'élite nationale touchera 150.000 francs, les trois clubs participants (Toulouse, Bègles et Castres) recevant 500.000 francs supplémentaires chacun et gardant pour eux les recettes des matches de poule. « Bien sûr, ce n'est pas négligeable, mais ça ne représente pas non plus une part si importante de notre budget global, qui est de 11 millions de francs, affirme René Bouscatel, le président du Stade toulousain. Pour nous, la Coupe d'Europe était avant tout un défi sportif. » Le club de Haute-Garonne en a cependant profité pour monter une opération de partenariat avec la chambre de commerce et d'industrie de Toulouse. Avec les 300.000 francs de bénéfice du match de poule contre les Italiens de Trévise et les 200.000 francs octroyés par la CCI, c'est finalement plus d'un million de francs de bonus que la Coupe d'Europe a apporté aux champions de France. Avec son club de partenaires qui réunit quatre-vingts entreprises locales dont ses cinq partenaires officiels - l'Aerospatiale, Matra, le Crédit agricole, Groupama et la Générale de Restauration - le Stade toulousain s'est donné les moyens de poursuivre sa domination nationale. Mais désormais son avenir est européen. Gilles VAN KOTE
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