Au nom du sauvetage de la planète mais aussi plus prosaïquement de l'allégement de la facture pétrolière, les pouvoirs publics vilipendent ces jours-ci les voitures à forte consommation, désignées à la vindicte populaire pour leurs désastreuses émissions de gaz carbonique. Aussi, à partir du 1er janvier prochain, les "affreux" acheteurs de véhicules émettant plus de 200 grammes de Co2 par kilomètre feront l'objet d'une nouvelle ponction fiscale. Pour la bonne cause, bien sûr. Le hic, c'est que s'ils conjurent les braves citoyens de rouler dans des petites voitures écologiques, nos dirigeants, eux, polluent allègrement. Sans pudeur ni remords. Les parcs des ministères sont en effet peuplés de longues et lourdes Peugeot 607 et Renault Vel Satis, véhicules les plus voraces et polluants de la production française avec les grands monospaces. La Vel Satis V6 essence rejette ainsi allègrement 275 grammes de Co2 par kilomètre - contre 123 pour une Clio diesel de base. Les ministres et leurs escortes apprécient en effet le luxe ouaté de ces dispendieuses limousines. Tout comme les dirigeants des grandes administrations et des entreprises nationales ainsi que les élus, qui absorbent d'ailleurs une bonne partie des ventes de ces deux modèles de pointe des constructeurs hexagonaux. Alain-Gabriel Verdevoye

latribune.fr

26 Sept 2008, 6:11

Partager :