Villepin veut sécuriser davantage les parcours professionnels

Grande première ! Dominique de Villepin va se rendre lundi soir au ministère de l'Emploi pour informer patronat et syndicats de ses futures initiatives sur le front social. Un nouveau rendez-vous qui fait suite aux rencontres bilatérales, décidées après le succès de la journée d'action du 4 octobre, que le Premier ministre a eues avec chaque organisation durant le mois de novembre. Dominique de Villepin compte, notamment, faire part à ses interlocuteurs de ses intentions dans trois domaines : la sécurisation des parcours professionnels, le pouvoir d'achat et les inégalités face au marché du travail. Il pourrait également leur donner des précisions sur son intention, annoncée jeudi matin sur France Inter, de présenter en début d'année un nouveau plan de lutte contre le chômage. Un ambitieux programme pour le Premier ministre, toujours soucieux de peaufiner son image sociale.En fait, sauf surprise, le Premier ministre devrait annoncer peu d'idées vraiment nouvelles. Il s'agirait plutôt de mettre en musique diverses dispositions évoquées. Égalité des chancesAinsi, sur ce sujet, il est prévu qu'un projet de loi sera présenté "dans quelques semaines" en Conseil des ministres. Le ministre de la Cohésion sociale en aura même présenté la teneur aux partenaires sociaux, juste avant leur rencontre avec le Premier ministre. Le texte prévoira, notamment, la réforme de l'apprentissage à quatorze ans, la création de l'Agence pour l'égalité des chances et l'instauration de 15 nouvelles zones franches urbaines. Il s'agira aussi d'inciter les entreprises à embaucher des jeunes issus des Zones urbaines sensibles (ZUS), via le contrat jeune en entreprise. Ce contrat, instauré par François Fillon alors ministre du Travail, est réservé aux jeunes de moins de vingt-deux ans de niveau bac maximum. Il donne droit à une aide variant entre 150 et 300 euros qui pourrait être majorée dans le cas d'embauche de jeunes provenant des ZUS. Après la crise des banlieues, le Premier ministre devrait aussi encourager patronat et syndicats à ouvrir sans tarder une négociation interprofessionnelle sur la diversité, comme Laurence Parisot, présidente du Medef, s'y est engagée.Parcours professionnelsL'un des temps forts de la réunion de lundi devrait concerner la sécurisation des parcours professionnels : Dominique de Villepin considère que c'est une nécessité pour permettre aux salariés de s'adapter à la mondialisation, inévitable. Le Premier ministre pourrait lancer un appel à la mobilisation des fonds inutilisés de la formation professionnelle en faveur des salariés les plus exposés à un risque de licenciement. Il pourrait aussi évoquer un développement des mécanismes de validation des acquis et de l'expérience (VAE), avec l'objectif de multiplier par trois le nombre de certifications d'ici un an. En outre, Gérard Larcher accélère la préparation pour février prochain du futur plan d'action en faveur des seniors. Les partenaires sociaux sont invités le 16 décembre prochain à participer à un premier groupe de travail.Pouvoir d'achatDominique de Villepin rappellera que Gérard Larcher dressera, le 21 décembre, le bilan des négociations de branches sur la revalorisation des minima salariaux, entamées en mars dernier. Il devrait également évoquer son idée d'inciter les entreprises à verser un bonus de 1.000 euros à leurs salariés. Bonus qui serait exonéré de cotisations sociales et déductible de l'impôt sur les sociétés. Toujours sur le pouvoir d'achat, le gouvernement devrait présenter, début 2006, devant le Conseil supérieur de la participation un plan de modernisation et de développement de l'intéressement et de la participation. Il s'agirait notamment de donner la possibilité aux actionnaires de reverser aux salariés une partie des bénéfices sous forme d'une majoration de la réserve spéciale de participation. Le gouvernement songe aussi à encourager l'actionnariat salarié avec la capacité à mobiliser l'épargne salariale pour favoriser la reprise d'entreprise ainsi que la possibilité de convertir les comptes épargne temps en actions. En revanche, le Premier ministre ne devrait pas rouvrir le dossier des 35 heures, même si cette idée a été caressée par certains membres de son gouver- nement.Jean-Christophe Chanut
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