François Fillon veut faire de 2008 l'année de la démocratie sociale

Après le grand show de Nicolas Sarkozy devant les journalistes la semaine dernière, que restait-il à dire à François Fillon qui présentait à son tour hier ses voeux à la presse ? Ironisant sur sa légendaire " discrétion médiatique " , l'homme de l'ombre qui occupe Matignon depuis mai dernier a trouvé la parade : tenir à son tour une conférence de presse, d'un genre inédit, en formulant lui-même questions et réponses...Pour le Premier ministre, le jour était bien choisi puisque la CFE-CGC a annoncé à son tour mardi que, après FO et la CFTC, elle signerait l'accord sur la modernisation du marché du travail (voir ci-dessous). Du pain béni pour François Fillon qui n'a pas manqué de se féliciter de " l'évolution " des syndicats qui aujourd'hui " ont pris conscience de la mondialisation ".Pour le gouvernement, la conclusion de cet accord, qui était loin d'être acquise à l'ouverture de la négociation en septembre, est assez inespérée. Que quatre syndicats sur cinq acceptent de parapher un texte qui rallonge les périodes d'essai, permet de contourner les règles actuelles du licenciement, en validant un nouveau mode de rupture du contrat de travail, et instaure un contrat de mission pouvant aller jusqu'à 36 mois, montre en effet une rupture par rapport aux pratiques syndicales passées. François Fillon s'est fait hier un malin plaisir de rappeler qu'en 2004, alors qu'il était ministre des Affaires sociales, ce même contrat de mission proposé dans le rapport Virville avait déclenché les foudres syndicales...Certes, l'accord conclu entre les partenaires sociaux ne va pas aussi loin que le contrat de travail unique proposé dans le programme électoral du candidat Sarkozy. Mais il reste encore plus de quatre ans à la majorité pour tenir les engagements de campagne... Et François Fillon a tenu à préciser hier que l'accord conclu n'était qu'" une étape sur la route de la simplification du contrat de travail ". Il s'est engagé à traduire l'accord paritaire dans la loi " avant l'été "." DEMOCRATIE SOCIALE"L'année 2008 sera bien celle de la " démocratie sociale ". Le Premier ministre a confié un autre chantier aux partenaires sociaux, celui de la réforme de la représentativité et de la validation des accords, en leur donnant jusqu'au printemps pour boucler la négociation. " Je ne laisserai pas ce dossier difficile et vital se perdre ", a-t-il averti.La " première priorité " de François Fillon reste toutefois " l'équilibre des comptes publics " qu'il s'engage à atteindre d'ici la fin du quinquennat (le déficit serait de 2,5 % cette année). Il se fixe plusieurs autres défis d'ici 2012 : un taux de chômage à 5 %, la réduction d'un tiers de la " grande pauvreté ", la présence de 10 universités françaises dans le classement des 100 meilleures universités mondiales, la réalisation des objectifs du Grenelle de l'environnement. Pour l'immédiat, le Premier ministre se montre confiant. Il juge qu'une croissance " entre 2 et 2,5 % " est " atteignable " en 2008 et que " les Français n'ont pas peur des réformes ". Le dernier sondage BVA-Orange-Express, publié mardi, sonne pourtant comme un avertissement pour l'exécutif : pour la première fois depuis son élection, Nicolas Sarkozy réunit plus d'opinions défavorables (48 %) que favorables (45 %), en baisse de 6 points en un mois et de 10 points en deux mois...
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