Le plan de relance budgétaire défendu par le FMI ne fait pas recette

Le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, a profité du G7 de Tokyo pour appeler une nouvelle fois les grands pays à mettre en oeuvre " une réponse fiscale coordonnée " face au risque de récession de l'économie américaine. Sans succès. Les appels de l'ancien ministre des Finances de LionelJospin sont restés lettre morte malgré unedétérioration sensible de la conjonctureinternationale.Les pays du G7 se disent certes prêts dans le communiqué final à " prendre les actions appropriées, individuellement ou collectivement, de façon à assurer la stabilité et la croissance de [leurs] économies " et celle des marchés financiers. Mais ils se gardent bien de faire mention d'un éventuel plan de relance international. Les États-Unis, le Canada, le Japon, l'Allemagne, le Royaume-Uni, la France et l'Italie reconnaissent pourtant que l'environnement économique est aujourd'hui " plus difficile et incertain " que lors de la dernière réunion du G7 en octobre. Ils admettent même que " la croissance devrait ralentirà plus ou moins court terme " dans toutes leurs économies.Washington écarte toujours le risque d'une récession. Le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, s'attend à ce que l'économie américaine " continue à croître en 2008 ". " Si vous êtes en croissance, vous n'êtes pas en récession, n'est-ce pas ? ", a-t-il lancé. George W. Bush a annoncé hier qu'il signerait mercredi un plan de relance de 152 milliards de dollars auquel le Congrès a donné son feu vert.Parmi les menaces pesant sur la croissance mondiale, le G7 souligne le risque d'un " resserrement des conditions de crédit ". La distribution de crédits " ne semble pas s'être ralentie " dans la zone euro à cause de la crise financière, a toutefois souligné le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, tout en reconnaissant " des tensions sur les conditions d'octroi de prêts ". En Europe, le credit-crunch n'est encore qu'une menace, pas un frein à l'activité.APPEL AUX PAYS PRODUCTEURS DE PETROLLe G7 a également appelé " les pays producteurs de pétrole à augmenter leur production ", afin de freiner l'envolée des cours du brut qui aggrave les risques de récession. Les ministres des Finances ont enfin appelé la Chine à " accélérer " l'appréciation du yuan, " au vu de la hausse de son excédent des comptes courants et de son inflation ". Le communiqué final ne fait en revanche aucune référence au niveau du yen, du dollar ou de l'euro. Les frictions autour des taux de change se sont toutefois atténuées depuis que la Banque centrale européenne (BCE) a semblé ouvrir la voie, jeudi, à une baisse de ses taux directeurs.
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