Pétrole : " Il ne faut pas introduire de distorsion dans les prix"

La proposition française de plafonner la TVA pétrolière a-t-elle une chance de passer ?Nous avons commencé cette étude et nous présenterons nos idées en octobre. Je rappelle toutefois ce que nous avions déjà dit à Manchester en 2005 : il ne faut pas introduire dans les prix de l'énergie des éléments créant des distorsions et éliminant les indications de marché. C'est toujours valable aujourd'hui. En matière de TVA, d'après notre expérience, ce que l'on gagne d'un côté avec des revenus supplémentaires à travers l'augmentation des prix du pétrole, on le perd de l'autre avec la diminution de la consommation des autres produits. C'est un jeu à somme nulle. De plus, sachant qu'il faut réduire notre consommation d'énergie fossile pour lutter contre le changement climatique, on ne peut pas dire aux consommateurs de consommer moins et rendre les produits très bon marché. Les prix servent à envoyer des signaux aux consommateurs.Les prix élevés du pétrole aujourd'hui seraient donc une bonne chose pour demain ?Non. Mais c'est le signal que nous envoie le marché. Il nous dit que le pétrole est un bien rare. Il faut profiter de ce signal et se rappeler que le pétrole émet du CO2. À côté de cela, il faut trouver la façon d'aider ceux qui sont le plus frappés par l'augmentation des prix : les revenus les plus faibles, les retraités, les chômeurs. Ils ont besoin de notre aide. Mais cette aide ne doit pas être généralisée. Elle doit être ciblée et temporaire.La Commission a demandé à plusieurs reprises aux États membres de communiquer l'état de leurs stocks de pétrole. Certains répugnent à le faire...Je suis d'accord avec Christine Lagarde pour avancer vers davantage de transparence sur les stocks commerciaux et, s'il le faut, pour établir la liste des obstacles et leur origine. On veut avoir une connaissance précise de la situation du marché. On parle du rôle des spéculateurs, mais on ne sait pas très bien comment le marché fonctionne réellement. Il faut connaître la responsabilité de chacun des acteurs.Pour quelles raisons des pays sont-ils réticents à communiquer sur leurs stocks ?Je ne comprends pas en effet pourquoi certains s'opposent à communiquer chaque semaine le niveau des stocks commerciaux.Demain, la France présidera sa première réunion de l'Ecofin. Peut-on dire que c'est le " mauvais élève " qui devient délégué de classe ?Non. Si on regarde le taux de croissance, l'inflation, le chômage ou le déficit budgétaire, la France n'est ni l'un des meilleurs élèves ni l'un des pires. Mais les responsabilités de la France sont toujours très grandes en Europe et particulièrement durant ce semestre où elle se trouve " au volant ".À ce titre, à la suite de votre " conseil " de politique économique du mois de mai, la France peut-elle s'estimer à l'abri d'une nouvelle intervention de votre part au sujet de son déficit jusqu'à la fin de sa présidence ?La Commission parle chaque fois que c'est nécessaire.
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