Dernière réunion pour la mission Pébereau

Dernière réunion ce matin pour les 20 membres de la mission Pébereau qui doivent remettre aujourd'hui le rapport sur la dette tant attendu par Thierry Breton. Le ministre de l'Économie, qui veut faire de ce document un levier pour dénoncer la mauvaise gouvernance économique des vingt-cinq dernières années, responsable du dérapage de la dépense publique, devrait en présenter les résultats demain, lors d'une conférence de presse.Mais Thierry Breton risque d'être déçu. Les membres de la mission Pébereau ont refusé le rapprochement que le ministre avait fait entre la dette stricto sensu, chiffrée à 1.100 milliards d'euros à fin 2004, et les engagements futurs de retraite des fonctionnaires, soit 900 milliards d'euros à l'horizon de 2030. Le député socialiste Didier Migaud, ancien rapporteur du Budget, mais aussi d'autres membres influents de la mission, ont estimé "inconséquent" de laisser entendre que la dette publique dépassait 2.000 milliards d'euros (120 % du PIB).Pour autant, la mission Pébereau met l'accent sur la très rapide progression de l'endettement de la France passé de 56 % à plus de 65 % du PIB ces quatre dernières années. Pour corriger cette situation, le rapport appelle, selon les Échos, à résorber le déficit public "en une législature", soit sur la période 2007-2013. Pour cela, il préconise de geler la dépense publique en valeur, d'affecter l'intégralité des plus-values fiscales à la réduction du déficit budgétaire et de ramener l'équilibre des comptes sociaux.Le "vrai" chiffre. Le rapport ne passe pas sous silence la question des engagements de retraite des fonctionnaires. Mais il ne les amalgame pas à de la dette. De fait, on voit mal pourquoi les retraites des fonctionnaires devraient avoir un traitement particulier par rapport à celles des agents du secteur public, qui bénéficient de régimes spéciaux plus favorables, ou à celles des salariés du secteur privé. Les engagements à retraite de ces derniers représentent une dette implicite de plus de 100 % du PIB après la réforme Fillon de 2003 (150 % du PIB avant réforme), si bien que le "vrai" chiffre de la dette de la France pourrait aussi bien être évalué à plus de 220 % du PIB qu'à 120 % du PIB.Sur ce sujet, toute la question est de savoir si la réforme des retraites de 2003 sera suffisante pour passer le pic démographique des années 2020-2040. Un problème d'équité intergénérationnelle, mais aussi d'équité tout court, en raison de la persistance de disparités en matière de droits. Ph. Ma.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.