Adecco réussit son test pour reclasser des chômeurs

Pour savoir réellement ce qui se cache sous le nom de code de projet A3 (prononcez A cube pour Adecco, ANPE, Assedic), il faut aller en Rhône-Alpes. Une région test, depuis que l'Unedic et l'ANPE ont confié à Adecco, société de travail temporaire, le reclassement de 2.000 demandeurs d'emploi. Le projet A3 (qui a démarré le 2 mai 2005 et se terminera le 31 décembre 2006), est en effet l'une des expérimentations de reclassement menées par un acteur privé en partenariat avec le service public de l'emploi."En Rhône-Alpes, les 5 centres de développement professionnel [situés à Tassin, Villeurbanne, Bron, Saint-Étienne et Valence] accueillent des demandeurs d'emploi qui ont connu au moins de huit à dix mois de chômage dans les trente-six derniers mois au moment de l'inscription et dont les droits sont ouverts pour au mois dix mois", explique Bernard Chauleur, directeur des Assedic Vallées du Rhône et de la Loire.16 mois de suivi. Au total, sur les 2.000 candidats identifiés et orientés par l'Unedic et l'ANPE, 1.666 ont signé la charte d'engagement. Ils ont ainsi accepté d'entrer dans le dispositif qui prévoit un accompagnement de neuf mois et un suivi dans l'emploi de sept mois. Tous sont suivis par un consultant référent. Dans le projet A3, un consultant suit une vingtaine de candidats (le ratio est de 1 pour 250 dans le cadre d'un suivi 100 % ANPE). Il aide le candidat à formaliser son projet professionnel et l'accompagne dans sa recherche d'emploi. "En trois semaines, les candidats [50,4 % ont un niveau bac/études supérieures, Ndlr] sont prêts à reprendre un emploi", explique Stéphane Brion d'Adecco et directeur du projet A3.Coût de la prestation ? 3.600 euros (5.200 euros pour un senior) versés en trois fois : "2.200 euros à la signature de la charte, 1.000 euros si l'emploi trouvé est un CDD ou un contrat de travail temporaire supérieur à six mois ou un CDI et 400 euros si la personne est encore en poste sept mois après son embauche", explique Bernard Chauleur. Comparé au coût d'un reclassement par l'ANPE (environ 700 euros par an), c'est nettement plus cher. Mais c'est la rapidité du retour à l'emploi qui fait la différence.À ce jour, 51 % des signataires de la charte ont été reclassés en moyenne en moins de trois mois. Si l'on s'en tient à ce que Jean-Pierre Revoil, le DG de l'Unedic, a coutume de dire - si la reprise d'emploi se fait en moins de cinq mois, c'est rentable -, alors le projet A3 est pour le moment dans les clous.Isabelle Moreau, à Villeurbanne
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