Dominique de Villepin ajourne la présentation du plan senior

Dommage collatéral du contrat première embauche (CPE), la présentation ce matin du plan senior par le Premier ministre a été ajournée. Le détail de ces mesures devait être donné en grande pompe devant le Conseil économique et social, en présence du ministre délégué à l'Emploi, Gérard Larcher, et de représentants des organisations syndicales.Il ne s'agit cependant que d'un report et Dominique de Villepin devrait exposer son plan à l'identique au début du mois d'avril. Son objectif consiste à faire remonter le taux d'emploi des 55-64 ans à 50 % à l'horizon 2010, alors qu'il n'était que de 37,3 % en 2004.Changer les mentalités. Outre le lancement d'une grande campagne de communication, pour impulser un changement de mentalité des entreprises et des salariés à l'égard des plus de 55 ans, le plan rassemble des mesures concrètes. Il supprime progressivement la contribution Delalande, taxe créée en 1987 pour sanctionner les entreprises qui licencient les plus de 50 ans. Il fixe à 2010 sa suppression totale, estimant qu'à cette date elle aura terminé de rendre son office.Le gouvernement supprime également, progressivement, la possibilité ouverte aux entreprises de négocier des accords abaissant en dessous de 65 ans l'âge de mise à la retraite d'office. Dès 2006, le Code du travail sera modifié pour empêcher la conclusion de nouveaux accords, tandis que les branches professionnelles devront réexaminer les accords en cours et prévoir leur extinction au plus tard en 2010. Une autre mesure phare consiste en la création d'un "CDD senior", de 18 mois maximum renouvelable une fois, réservé aux chômeurs de plus de 57 ans.Enfin, ce plan veut fortement inciter les seniors à continuer à travailler au-delà de l'âge légal de la retraite, à travers trois dispositifs qui articulent retraite et travail.Le premier prendra la forme d'une amélioration de la surcote, cette majoration de la pension des assurés partant à la retraite après 60 ans en ayant rempli les conditions pour bénéficier du taux plein. Le gouvernement privilégierait la piste d'un passage progressif d'une surcote de 3 % à 4 %, puis à 5 % par année supplémentaire travaillée et, en toute hypothèse, à 5 % après 65 ans.Le deuxième dispositif va assouplir le cumul emploi-retraite. Il devrait permettre de relever le plafond autorisé du cumul de la pension et de la rémunération, qui aujourd'hui ne peut dépasser le dernier salaire avant liquidation. Le gouvernement pencherait pour un plafond fixé à 150 % du Smic. Enfin, la "retraite progressive" permettra aux salariés de poursuivre leur activité en ralentissant leur rythme. Deux décrets sont attendus mi-avril pour rendre plus attractif ce dispositif, dans le cadre de la loi Fillon de 2003. Ils permettront aux salariés d'au moins 60 ans ayant acquis 150 trimestres de cotisations de bénéficier d'une fraction de leurs pensions, tout en poursuivant une activité à temps partiel chez leur employeur.V. Ch.
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