Xavier Bertrand maintient la pression sur l'assurance-maladie

"Rien n'est acquis [...]. Il ne faut pas relâcher nos efforts, mais au contraire poursuivre avec persévérance la mise en oeuvre de la réforme de l'assurance-maladie", a reconnu hier le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, devant la Commission des comptes de la Sécurité sociale (CCSS). Cette dernière a estimé que le déficit du régime général de la Sécurité sociale devrait encore atteindre 10,3 milliards d'euros en 2006, contre 8,9 milliards d'euros initialement attendus (lire "La Tribune" d'hier). Si les branches vieillesse et famille devraient fortement creuser leurs pertes, au-delà des prévisions, le bilan de la branche maladie ressort également en demi-teinte, avec un déficit attendu de 6,3 milliards d'euros cette année, supérieur aux - 6,1 milliards initialement prévus.Les laboratoires rassurés. Le ministre de la Santé veut resserrer les boulons dans l'application de la réforme. Concernant le parcours de soins, il souhaite davantage d'adhésion des médecins au dispositif, après le vote protestataire exprimé au cours des récentes élections professionnelles. Hier, devant la CCSS, il a promis une "simplification" du parcours et une "démarche de service" des caisses d'assurance-maladie à l'égard des praticiens. Xavier Bertrand a également évoqué le secteur du médicament, "appelé à s'impliquer dans la réforme". Il s'est finalement abstenu d'annoncer des mesures qui fâchent l'industrie pharmaceutique. Et les laboratoires, qui redoutaient depuis plusieurs jours un nouveau plan médicament d'une ampleur d'environ 600 millions d'euros entre les recettes et les économies espérées, peuvent pousser un soupir de soulagement ("La Tribune" du 2 juin). Sans doute la rue de Ségur a-t-elle reçu la consigne de ne pas allumer un nouveau feu. Pour l'instant en tout cas. Car les mesures dans les tuyaux, comme par exemple des baisses de prix pour les médicaments coûteux et sans équivalent générique ou à chiffre d'affaires confortable, devraient être dévoilées ultérieurement.De son côté, le Medef, qui s'inquiète du projet d'élargissement de l'assiette des cotisations patronales, a réclamé hier "que l'effort d'optimisation des dépenses soit résolument poursuivi, en particulier dans le domaine hospitalier et en ce qui concerne les affections de longue durée". Malgré tous les efforts envisagés, la conviction de Jacques Chirac que "l'objectif de retour à l'équilibre fin 2007" de la branche maladie "sera tenu" (lire ci-dessus) semble donc incroyablement optimiste. Xavier Bertrand se contente, plus modestement, de miser sur "un déficit à moins de 4 milliards d'euros en 2007".Véronique Chocron et Pascale Mollo
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